Hautes Alpes : Ocana-Merckx, le duel qui a fait la légende d'Orcières-Merlette

SPORTS / Jour 2 du Tour de France dans les Alpes du Sud et c’est Orcières-Merlette qui est mis à l’honneur ce mardi

 

- Hautes Alpes -

 

L’étape du jour longue de 157 km relie Sisteron à Orcieres-Merlette et promet de donner les premières indications sur les états de forme des principaux favoris de la Grande Boucle. Une montée finale de 7,1 km à 6,3% vers la station champsaurine qui a marqué l’histoire du Tour de France en 1971.

 

Lorsque Ocana fait tomber Merckx de son piedestal à Orcières-Merlette

Nous sommes le 8 juillet 1971 et c’est une étape courte de 134km qui attend les coureurs du Tour de France. Une étape casse-patte mais qui n’avait rien d’insupportable sur le papier. Voici bien la preuve que rien n’est jamais écrit car l’étape démarre tambour battant avec l’attaque de certains des favoris dès la côte de Laffrey après 13 km de course. Eddy Merckx n’arrive pas à répondre à cette attaque et essaye de limiter les écarts. En tête avec trois autres leaders dont le maillot jaune Joop Zoetemelk, Luis Ocana a des fourmis dans les jambes et lâche ses compagnons d’échappée au bas du col du Noyer pour terminer en solitaire. Aérien et extrêmement impressionnant, l’Espagnol arrive à Orcières-Merlette avec 8’42’’ d’avance sur le « Cannibale » . « C’était du jamais vu sur le Tour de France et je peux vous dire qu’on ne rigolait pas derrière pour essayer d’arriver dans les délais de cette étape qui paraissait anodine », se rappelle très bien Georges Chappe, lanterne rouge de cette édition 1971.

 

Une journée pas comme les autres pour la station d'Orcières-Merlette

AnodIn, ce n’est clairement pas le terme qui décrit le plus justement cette journée de début juillet et on ne pense pas qu’aux coureurs. Employée de l’office de tourisme d’Orcières-Merlette, Marie-José Templier a connu 24h pleines d’émotions avec en point d’orgue cette cérémonie protocolaire qui l’immortalise dans l’histoire du Tour à côté de Luis Ocana. Après un jour de repos, le Tour retrouve la route depuis Orcières et prend la direction de Marseille. Une étape longue de 251 km qui sera rendu tout aussi dantesque que la précédente par Eddy Merckx qui n’avait clairement pas digéré sa défaite. 

 

« Dès le départ de la descente, Merckx a réussi à lacher Ocana. Tout le peloton a alors explosé en arrivant à Marseille avec une heure et demie d’avance sur le temps prévu avec aucun spectateur. Le maire Gaston Defferre était en colère et depuis, il n’a plus voulu du Tour à Marseille », Georges Chappe

 

Gaston Defferre était en effet un homme de parole car la Grande Boucle ne reviendra sur la Canebière qu’en 1989. Coïncidence ou pas, cette année marque également le dernier passage du Tour à Orcières-Merlette. Pour l’anecdote, Eddy Merckx remporte son troisième Tour de France à la fin de cette édition 1971 profitant notamment de la chute de Luis Ocana qui a contraint l’Espagnol a abandonné.

 

Le reportage de Christophe Lourenço

 

C. Lourenço