Hautes-Alpes : le Gouvernement met fin aux allègements de charges pour les saisonniers agricoles, la grogne monte

AGRICULTURE / La FDSEA et les JA étaient mobilisés devant les grilles de la préfecture des Hautes-Alpes ce lundi soir.

 

- Hautes-Alpes - 

 

Nouveau coup dur, nouveau frein à l’expansion de l’agriculture dans les Hautes-Alpes : le Premier Ministre, Édouard Philippe, a annoncé la semaine dernière la fin du dispositif pour les TODE. Ces travailleurs occasionnels demandeurs d’emplois permettaient à l’employeur d’être exonéré sur les cotisations patronales de sécurité sociale sur les bas salaires, sous certaines conditions. L’exonération était limitée à 119 jours ouvrés, consécutifs ou non, par année civile pour un même salarié. Si le Gouvernement assure que le dispositif sera compensé par un allègement de charge général, René Laurens doute. Le président de la FDSEA des Hautes-Alpes était l’invité du Supplément ce mardi matin. Lui et les Jeunes Agriculteurs étaient mobilisés ce lundi soir devant les portes de la préfecture pour s’opposer à cette suppression.

 

Un monde agricole de moins en moins compétitif

La peur des syndicats d’exploitants agricoles : que l’on grignote progressivement la marge qui rend leurs produits compétitifs face aux autres pays européens. Car la main d’œuvre coûte chère en France, 27 % plus cher qu’en Allemagne où l’heure est payée 8,84 euros contre 12,11 euros en France, 35 % plus chère qu’en Espagne et 37 % plus chère qu’en Italie. Mais avec la suppression de ce dispositif, c’est une « hausse considérable : 227 euros de plus par mois pour un employé à 35 heures, 529 euros par mois pour un berger à 44 heures ». Un président de syndicat qui craint un ralentissement de la filière biologique dans le département, une filière très demandeuse de dispositif TODE. « On va diminuer l’importance des exploitations, on va s’industrialiser, on va importer des produits d’ailleurs ou produire à l’étranger où il n’y a pas les mêmes règles de production », résume René Laurens, retrouvez l'intégralité de son entretien au micro de Cyrielle Michard ici

 

C. Michard