Hautes-Alpes : Jean-Michel Arnaud se positionne contre la liaison aérienne entre Gap et Paris

ÉCONOMIE / Alors que le monde économique lance un sondage pour évaluer une offre aérienne entre l'aérodrome de Gap/Tallard et Paris, le maire de Tallard et président de l'AMF dénonce un "leurre". Il était l'invité du Supplément Hautes-Alpes ce jeudi

 

- Hautes-Alpes - 

 

Imaginer une liaison aérienne entre l’aérodrôme de Gap-Tallard et Paris est un « leurre » pour Jean-Michel Arnaud. Invité ce jeudi matin du Supplément Hautes-Alpes, le président de l’Association des Maires dans les Hautes-Alpes et maire de Tallard, n’abonde pas dans le sens de l’Union Pour les Entreprises. L’UPE 05 qui vient de lancer un sondage, se projetant sur la possibilité de créer une liaison aérienne entre les Hautes-Alpes et Paris, voire d’autres régions.

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Un débat « qui revient tous les cinq ans » pour l’élu au micro de Cyrielle Michard, et qui ne fait que « perturber le débat public et l’image de cet aérodrome » alors qu’une étude avait déjà été réalisée il y a moins de 10 ans. « Elle démontrait l’incompatibilité avec les caractéristiques géomorphologiques des collines autour de Gap et Tallard et les moyens nécessaires pour que l’aérodrome soit une structure de passager ».

 

Écarté de la visite d’Edouard Philippe

Alors que la visite du Premier Ministre la semaine dernière dans les Hautes-Alpes fait couler beaucoup d’encre, non pas par les annonces faites, mais par la facture de 150.000 euros pour transporter la délégation, aucun représentant de l’Association des Maires de France 05 n’était présent. Alors que l’AMF est vent debout depuis les premières annonces au transfert de la compétence eau et assainissement aux intercommunalités dès janvier 2020. « Nous avons été écarté de la liste par les instances de l’État », explique, sans plus de précisions Jean-Michel Arnaud. Un représentant qui refuse encore qu’on ôte aux communes « leur ADN, j’aimerai que le gouvernement écrive le nom de liberté locale ».

 

« Je ne laisserai pas voler l’eau de Tallard par l’intercommunalité »

 

Et alors que l’une des conclusions des Assises de l’Eau est de flécher davantage d’aides aux zones rurales pour accompagner la rénovation des réseaux, Jean-Michel Arnaud est guère confiant : « les intercommunalités sont faites sur le poids démographique. Et les présidents d’intercommunalité sont bien souvent les maires des villes centre. Si le président décide de programmer sur la ville centre, cela sera décidé par le fait majoritaire. Je ne laisserai pas voler l’eau de Tallard par l’intercommunalité ».

 

La douloureuse foncière dans les boîtes aux lettres, J.-M. Arnaud rappelle au département ses engagements

Elle sera alourdie cette année : la taxe foncière sur le bâti dans les Hautes-Alpes, après le vote en début d’année d’une augmentation de 25 % pour faire face aux dépenses. Les élus départementaux mettaient en avant une diminution de 9 millions d’euros par an depuis trois ans des dotations globales de fonctionnement, et des restes à charge d’allocations de solidarité passés de 11 millions d’euros en 2012 à 19 millions en 2018. Mais d’autres choix étaient possibles selon Jean-Michel Arnaud, « sur les 100 départmeents, deux ont augmenté de plus de 20 % la taxe, il y avait d’autres choix ». L’élu met aussi en avant des compétences en moins dans l’escarcelle départementale, exit « les transports scolaires, la politique en direction de la jeunesse, il n’y a plus ou quasiment plus de bourses aux étudiants ».

Retrouvez l'entretien de Jean-Michel Arnaud dans son intégralité ce jeudi matin dans le Supplément Hautes-Alpes ici

 

C. Michard