Hautes-Alpes : [MAJ] en fauteuil roulant, elle se dit "humiliée" par un contractuel de la mairie de Briançon

FAIT DIVERS / Les faits remontent au 8 août dernier, sur la Place de l'Europe. Dorine dit avoir été victime de mauvais traitement de la part d'un ASVP contractuel. La mairie condamne le comportement de son agent mais regrette la publication d'une photo sur les réseaux sociaux qui a entraîné "un lynchage public".

 

- Hautes-Alpes - 

 

C’était le 8 août dernier. Dorine, 45 ans, une habitante de Briançon et souffrant de la maladie D’Ehler-Danlos, maladie orpheline qui l’oblige depuis deux ans à se déplacer en fauteuil roulant, dit avoir été victime de mauvais traitement de la part d’un Agent de Surveillance de la Voie Publique (ASVP), sur le marché, Place de l’Europe. Décidée depuis peu à porter plainte, elle a donc raconté la scène sur sa page Facebook.

 

L’unique rampe d’accès aux personnes handicapée bloquée

Ce jour-là, Dorine décide d’aller chez un tatoueur, situé sous les arcades des Halles. Elle doit donc traverser la Place de l’Europe par l’unique rampe d’accès réservée aux personnes en fauteuil. Sauf que « le passage était bloqué par le véhicule d’un marchand, détaille-t-elle. Lorsque je lui ai fait remarquer qu’il m’empêchait de passer, il m’a dit qu’il ne bougerait pas de toute façon puisque la mairie l’avait installé là et qu’il payait un droit pour y être ». Un commerçant soutenu par son voisin, le fromager.

 

"Ils ne vont pas nous emmerder ces handicapés, ils viennent exprès les jours de marchés pour nous faire chier’’ », Dorine.

 

 

L’arrivée de deux ASVP vire à « l’humiliation »

Le ton monte. Le climat se tend. Trois personnes témoins de la scène, dont un gendarme réserviste en civil, viennent soutenir Dorine et alertent la police nationale et la police municipale. Après une demi-heure sans que rien ne bouge, deux agents ASVP arrivent enfin. Mais, selon elle, l’aide tant attendue vire à l’humiliation. « Ça n’a pas été une attitude des deux agents, mais d’un seul, uniquement, précise la Briançonnaise. Il a été d’une humiliation extrême envers moi. Il a aussi refusé de verbaliser ».

 

 

Des excuses en bouquet de fleurs

Au final, le commerçant n’aura pas bougé. Dorine ne pourra jamais emprunter la rampe d’accès. Il faudra que des policiers bloquent la circulation pour qu’elle puisse passer sur la route. Dorine espère des excuses de la mairie qui ne viennent pas. Elle se décide alors à raconter l’histoire sur sa page Facebook. Une publication qui va changer la donne.

 

« J’ai eu une livraison de fleurs avec une gentille lettre du maire de Briançon qui me présentait ses excuses », Dorine.

 

 

« Je ne demande pas des fleurs, je demande des actes »

Dorine regrette une forme d'incompréhension dans sa démarche, « le maire m’a dit qu’il n’y aurait pas de sanctions et qu’il déplorait le fait que j’ai médiatisé l’affaire sur les réseaux sociaux. Je ne demande pas des fleurs, je demande des actes », martèle l’intéressée.

 

 

Dorine va porter plainte devant le tribunal dans les prochains jours, quand son état de santé se sera amélioré.

 

Ce que dit la mairie

De son côté, la mairie d’« inadmissible le comportement » de son contractuel. « Il sera mis fin à ses fonctions en cas de récidive », indique-t-elle.  Mais l’hôtel de Ville reproche à Dorine d’avoir publié une photo sur son compte Facebook où l’ASVP est, écrit-elle, « parfaitement identifiable », ce qui a déclenché une série de commentaires stigmatisant à l’égard de l’agent. « Celui-ci a fait l’objet d’un lynchage public. Le cyberharcèlement est tout aussi condamnable. »

 

Q. Perez de Tudela