Hautes-Alpes : feu bactérien, le remède ne passera pas par un fongicide

AGRICULTURE / La sénatrice des Hautes-Alpes demande au Gouvernement une dérogation pour utiliser le BION 50 WG

 

- Hautes-Alpes - 

 

Le Bion 50 WG ne pourra être utilisé comme remède contre le feu bactérien. Un mal qui ronge les vergers de pommes et de poires des Alpes du Sud. Des dégâts qui sont importants, et qui coûtent chers aux producteurs. L’un des remèdes, un fongicide appelé le BION 50 WG, serait une mesure préventive selon la sénatrice des Hautes-Alpes Patricia Morhet-Richaud. Mais sa demande a été rejetée par le Gouvernement. 

 

Un feu qui ravage les vergers

Le feu bactérien, une véritable menace pour les vergers alpins. C’est l’une des maladies les plus dangereuses des arbres fruitiers. Une bactérie présente naturellement dans l’environnement et transportée par les abeilles mais aussi par les systèmes d’aspersion lors de la lutte anti-gel. 120 hectares de vergers dans les Hautes-Alpes ont dû être assainis face à cette bactérie, mais ils sont en sursis jusqu’à l’année prochaine. Et pourraient potentiellement être arrachés. Si des fonds d’indemnisation existent en cas d’arrachage, ils ne concernent que les pieds ayant moins de 30 ans. Et la majorité des vergers sont plus vieux.  

 

"Le BION est actuellement le produit le plus efficace", P. Morhet-Richaud

 

Un feu bactérien qui est arrivé jusque sur le bureau du Ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, par la voix de la sénatrice haut-alpine Patricia Morhet-Richaud. La Parlementaire l’a interpellé lors de la séance orale de mardi. Si elle insiste sur le besoin de recherches face à cette maladie, elle avance déjà un système préventif.

 

Le fongicide BION 50 WG qui provoquerait une réaction de défense naturelle des arbres, « c’est actuellement le produit le plus efficace » assure la sénatrice qui regrette que ce produit soit autorisé en Europe, mais pas en France.

 

Des rapports peu concluants sur les risques

Pourquoi cette interdiction ? En réponse, le Ministre Travert explique que l’efficacité n’est que partielle. D’autre part, si la substance active qui compose ce produit a été approuvé en 2016 au niveau européen, une réserve a néanmoins été apposée sur le potentiel de perturbation endocrinienne de la substance. L’ANSES, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire mène aussi une évaluation sur l’autorisation ou non de ce produit. Selon les premiers éléments, un risque jugé « inacceptable » pour celui qui applique le produit a été mis en évidence. Le fongicide reste donc pour l’instant interdit.

Une autre solution face au feu bactérien, c’est le renouvellement des vergers. Un renouvellement qui coûte entre 45.000 et 50.000 euros par hectare. 50 % sont pris en charge. 300.000 euros ont été votés par le Conseil Départemental pour épauler les producteurs.