Hautes-Alpes : entre feu bactérien et retards d'indemnités, la visite de Pierre Dartout

AGRICULTURE / Le nouveau préfet de Région était en visite dans les Hautes-Alpes, notamment au sein du monde agricole

 

- Hautes-Alpes - 

 

Pierre Dartout, sur les terres des Hautes-Alpes ce lundi. Le nouveau préfet de Région est venu prendre le pouls de plusieurs richesses du département. Avant de découvrir la filière aéronautique avec la visite du centre d’excellence de formations Polyaéro à Tallard, Pierre Dartout est allé à la rencontre du monde agricole.

 

Inquiétude quant à la transhumance inverse

La profession agricole était prête ce lundi pour accueillir le nouveau préfet de Région, Pierre Dartout. Les dossiers d’inquiétude bien armés sous le bras, c’est à un éleveur qui pratique la transhumance inverse dans le Var d’ouvrir le bal. Alors que l’ONF avait fait appel dans les années 90 aux agriculteurs haut-alpins pour faire pâturer leurs bêtes dans ce département, et ainsi permettre de lutter contre les incendies, les règles d’indemnisation ont changé depuis 2015. Et c’est une perte de plusieurs milliers d’euros versés dans l’ICHN, l’Indemnité compensatoire de handicaps naturels.

« Les règles ont changé sans que l’on en soit informé. Toutes ces surfaces n’ont pas été déduites au calcul de l’ICHN, certaines exploitations ont donc touchées 15 % de l’indemnité plutôt qu’un temps plein », explique t-il. Un message appuyé par la préfète des Hautes-Alpes, Cécile Bigot-Dekeyzer, qui a mis ses services au travail, « la DDT est entrée dans le détail et a identifié des éléments que les exploitants ne connaissaient pas quand ils ont fait leurs déclarations ».

 

Le feu bactérien, véritable menace des vergers haut-alpins

Un recours a été fait, doublé d’une lettre du député des Hautes-Alpes Joël Giraud auprès du ministère de l’agriculture. Autre inquiétude : le feu bactérien qui a touché les vergers du plan de Vitrolles jusqu’au barrage de Serre-Ponçon. C’est l’une des maladies les plus dangereuses des arbres fruitiers. Une bactérie présente naturellement dans l’environnement et transportée par les abeilles mais aussi par les systèmes d’aspersion lors de la lutte anti-gel. « Nous menons une opération expérimentale afin d’intervenir sur la bactérie au stade préventif, c’est-à-dire avant la floraison », explique Julie Pradel, conseillère en arboriculture.

 

 

120 hectares de vergers dans les Hautes-Alpes ont dû être assainis face à cette bactérie, mais ils sont en sursis jusqu’à l’année prochaine. Et pourraient potentiellement être arrachés. C’est ce qu’a dû faire Grégory Favier à la Saulce. 1 hectare de son verger a désormais disparu, « on nous parle de fonds d’indemnisation mais nos vergers n’y entrent pas car l’indemnisation pour arrachage s’arrête à 30 ans. Et nos vergers sont tous plus vieux ».

 

« Nos vergers sont trop vieux pour une indemnité compensatoire », G. Favier

 

Cela touche donc une autre problématique : celle du renouvellement des vergers. Un renouvellement qui coûte cher. Entre 45.000 et 50.000 euros par hectare, dont 50 % sont pris en charge. Le préfet de région, Pierre Dartout, qui a promis d’être un levier pour trouver d’autres sources de financement, « mon rôle est de faire remonter les messages au gouvernement, d’aider les élus et les agriculteurs à trouver des solutions ».

L’agriculture en quelques chiffres, ce sont 500.000 hectares, dont 200.000 d’alpages, 60.000 de terres labourables et 4.000 hectares de vergers qui produisent à eux seuls 40 % du chiffre d’affaires de l’agriculture haut-alpine et 85 % de l’emploi agricole avec plus de 4.000 équivalents temps plein.