Hautes-Alpes : Piscine de Gap, le maire prend la décision de fermer pour travaux

SOCIÉTÉ / Les travaux devraient durer trois mois, durée de la fermeture du stade nautique. Le maire s’engage à un remboursement au prorata en faveur des utilisateurs de la piscine.

 

- Hautes-Alpes -

 

« Au regard des inquiétudes exprimées au sujet du Stade nautique de Fontreyne, j’ai pris la décision de le fermer pour réaliser dès à présent les travaux initialement prévus en juin. » C’est ce qu’indique le maire de Gap, Roger Didier, dans un communiqué suite à une réunion avec les agents de la commune ce matin. Une décision mise en place 24 heures après le droit de retrait exercé par les agents de la piscine, et non suite à des « problèmes techniques » comme annoncés initialement par la mairie.

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Quel est l’agenda des travaux ?

À cette question, la municipalité explique que l’établissement de devis a débuté ce vendredi matin. Les travaux devraient durer trois mois, durée de la fermeture du stade nautique. Le maire s’engage à un remboursement au prorata en faveur des utilisateurs de la piscine. Mais au vu des délais demandés entre l’appel d’offres, la publication de ce marché et la réalisation des travaux, il est probable que le chantier dure plus longtemps.

 

« Une polémique attisée par certains, venant semer le doute et la crainte chez nos concitoyens. »

De nouveau Roger Didier semble, dans son communiqué, vouloir atténuer une situation connue depuis de nombreuses années. « Cela fait environ 10 ans qu’il y a des fuites dans le toit et que le maire est au courant. Des effritements se sont déjà produits à plusieurs reprises », précise une source sur Alpes 1. Pourtant, le maire annonce qu’il ne « peut tolérer qu’une polémique attisée quotidiennement par certains vienne semer le doute et la crainte chez nos concitoyens. »

 

Polémique ou réalité ?

Si l’on en juge par des prises vues à l’intérieur du stade nautique, il est difficile de nier une certaine réalité sur l’état général de l’édifice comme le dénonçait Isabelle David, conseillère municipale d’opposition.

 

D’autre part, le maire de Gap se serait-il égaré lorsque, dans l’une de ses rares réponses à la rédaction d’Alpes 1, il déclarait qu’initialement les demandes d’expertise de la toiture « venaient d’un souhait de mettre en place des panneaux photovoltaïques sur le toit » ? Finalement après réception des documents, demandés depuis 3 semaines, cette explication semble quelque peu éloignée de la réalité.

En effet, selon le cabinet E Tech Bois, qui a réalisé une première étude en juin, les conclusion fournies en août stipulent que la question posée pour la réalisation du diagnostic était celle-ci : « La charpente actuelle peut-elle supporter le poids d’une étanchéité complémentaire venant en réparation de celle déjà en œuvre ? ». Depuis on sait que la réponse est « non », et que la toiture représente un danger.

 

« Nous pouvons nous poser légitimement la question de la responsabilité du maire et sa capacité à gouverner la ville », C. Pierrel

 

En première ligne sur le sujet, Christophe Pierrel ne désarme pas : « durant des semaines, des nageurs, des agents, des enfants des écoles ont fréquenté un lieu public que le maire lui-même considère comme dangereux ». Le candidat pour les municipales de 2020 au sein de la Capitale Douce remet donc en question la « question de la responsabilité du maire et sa capacité à gouverner la ville pour le bien être des Gapençaises et Gapençais » et se demande si d’autres équipements de la ville sont « dans un état si délabré qu’il nous mettrait en danger qans que nous ne le sachions, faute de moyens nécessaires à l’entretien ? ».

Plus loin encore dans la réflexion, cela pourrait nous ramener quelques années en arrière, quand l’opposition menée alors par Jean-Claude Eyraud avançait la nécessité de rénover le stade nautique en l’incluant dans un projet plus global, celui de l’Alp’Arena.