Hautes-Alpes : la filière ovine, des inquiétudes entre loup et prix

AGRICULTURE / La session nationale ovine des Jeunes Agriculteurs se tenait à Ancelle, dans le Champsaur. Au coeur des discussions : le plan national loup 2018-2023 et les prix face aux coûts de production

 

- Hautes-Alpes - 

 

Après les fruits, c’est la 2ème richesse agricole des Alpes du Sud : la filière ovine. Les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence regroupent près de 60 % de l’effectif régional de production ovine, soit environ 1.200 éleveurs. Un élevage qui se pratique majoritairement en haute et moyenne montagne, mais qui a du mal aujourd’hui à trouver le sourire. Alors que se tient depuis ce mercredi la session nationale ovine des Jeunes Agriculteurs à Ancelle, les discussions s’orientent, autour de deux thèmes : le loup et les prix.

 

Le loup : en finir avec les quotas de prélèvement

Le loup, tout d’abord. Les éleveurs restent dans l’attente du Gouvernement, alors que depuis le début de la semaine est lancée l’enquête publique sur le prochain plan loup 2018-2023. Au menu, des nouveautés, un quota de prélèvement du canidé qui pourra être réévalué de 40 spécimens à 10 % de sa population totale. Mais Bertrand Gerbert, administrateur national des JA, demande aujourd’hui à l’État de faire sauter ce plafond de verre, et d’enlever tout quota. « Il y a des périodes plus difficiles physiquement et moralement. Nous exerçons notre métier par passion mais la passion a aussi des limites », témoigne amèrement le responsable éleveur dans les Pyrénées, qui dit attendre désormais « un geste fort de l’État »

 

Quant à l’indemnisation des attaques de loup uniquement aux éleveurs ayant mis en place les moyens de protection, les JA ne voient pas non plus cette mesure d’un bon œil, jugeant des mesures face au loup comme autant de contraintes allant contre le bien-être animal des ovins.

 

Le prix : "nous ne pouvons plus agir sur les coûts de production", J. Gras

 

Autre sujet abordé lors de cette session nationale ovine : les coûts de production et les prix opérés. Des éleveurs qui ne parviennent plus à vivre de leur métier, qui ne peuvent pas non plus enclencher les leviers et qui veillent attentivement au cours du prix. Julien Gras, président du comité d’organisation de cette session nationale ovine : 

 

Enfin, notez que la production ovine en France a reculé en 2017. Sur les neuf premiers mois de l'année, elle s’est contractée de 1,2 % en têtes et de 1,5 % en poids. Dans le même temps, les abattages se sont réduits.