Hautes-Alpes : désaccords sur l'avenir du Briançonnais

POLITIQUE / Un collectif de plusieurs associations contestent le projet de Schéma de cohérence territoriale du Briançonnais.

 

- Hautes-Alpes –

 

Le projet de SCOT du Briançonnais dénoncé par un collectif associatif. La Communauté de communes vient de valider ce Schéma de cohérence territoriale, mais plusieurs points restent incohérents et ne répondent « pas aux exigences d’un développement durable » estime-t-il.

Un collectif regroupant la Société Alpine de Protection, Arnica Montana, l’Association d’étude et de sauvegarde de la vallée de Cervières, le club Alpin Français, le centre briançonnais de géologie alpine, le Syndicat national des accompagnateurs en montagne, Mountain Wilderness, la Ligue de Protection des Oiseaux, le collectif pour la Vallée de Cervières, France Nature Environnement.

 

Une extension urbaine excessive

L’un des points majeurs de discorde repose sur les prévisions d’urbanisation, pour répondre à la hausse de la démographie. Le SCOT prévoit 1.600 résidences principales de plus dans les 10 prochaines années, avec une occupation d’1,5 habitants par logement. Ce qui « est particulièrement faible. Il est estimé par l’INSEE à 2,6 occupants par logements en 2016 en France », indique le collectif. Il regrette que ces prévisions envisagent de fait une consommation de 15% de plus des espaces disponibles, soit autant de terres agricoles en moins.

D’ailleurs, le collectif regrette l’absence de réglementation pour la protection des terres agricoles sur le territoire du Briançonnais. « Il n’y aura pas obligation pour les documents d’urbanismes communaux (PLU) de mettre en place des ‘Zones Agricoles Protégées’ […] et des zones de maraîchage de proximité. » Pour les associations, il faut que le SCOT prévoie de mieux protéger les zones agricoles, notamment vis-à-vis du développement de l’économie touristique.

 

Trop d’hiver, pas assez d’été

Le collectif reconnait l’effort du Schéma de cohérence territoriale pour permettre la diversification de l’offre touristique, notamment avec « un rééquilibre en faveur de l’offre touristique estivale », mais de manière insuffisante. Pour les associations, les projets de développement doivent rester « à l’intérieur des enveloppes urbaines ou des domaines skiables existants », sans s’étendre sur des espaces actuellement vierges. Clairement, le collectif s’oppose aux projets de restaurant sur le Dôme de la Lauze à La Grave et de liaison Cesana-Rocher de l’Aigle entre Val-des-Prés et Montgenèvre.

Des stations qui doivent faire plus attention à la ressource en eau précise le communiqué, notamment en limitant l’enneigement artificiel. La préservation des cours d’eau est menacée par l’incitation sans limite à la production d’énergie hydroélectrique », note aussi le collectif.

 

L’environnement oublié ?

Les associations remarquent le manque de clarté sur la politique environnementale des 10 prochaines années. Le SCOT « reste très discret sur les mesures à prendre pour améliorer l’isolation thermique des logements touristiques ». La préservation de la qualité de l’air n’est pas du tout mentionnée remarque l’ensemble d’associations. Le Schéma de Cohérence Territoriale « ignore totalement les dispositifs à mettre en place pour poursuivre des objectifs satisfaisants en matière de réduction des déchets », écrivent-ils. Pour le collectif, des efforts sont encore possible pour aller vers un territoire à zéro déchet.

Autre point important, la protection du massif du Chenaillet, qui « n’est pas mentionné dans le SCOT malgré les demandes exprimées et les engagements anciens, tant des élus locaux que des services de l’État ». Seul un projet de Réserve Géologique est mentionné, mais « mal cartographié », regrette le collectif qui compte peser dans l’enquête publique qui va s’ouvrir sur ce Schéma de Cohérence Territoriale de l’aire briançonnaise.