Hautes-Alpes : autorisation prolongée pour le glyphosate, « il faut sortir de la logique de compétition » dénonce la Confédération Paysanne

AGRICULTURE / L’Union européenne a décidé lundi de prolonger l’autorisation du glyphosate pour cinq ans. Une décision condamnée par la Confédération Paysanne dans les Hautes-Alpes

 

- Hautes-Alpes - 

 

L’Europe prolonge, la France regrette. C’est en quelques mots la situation aujourd’hui face au glyphosate. L’Union européenne a décidé lundi de prolonger l’autorisation de cet herbicide controversé pour cinq ans de plus, la France par le biais du chef d’État Emmanuel Macron a annoncé vouloir interdire le produit dans l’Hexagone dans les trois ans.

 

Entre pertes redoutées et solutions à adopter

Aujourd’hui, le débat se situe dans l’avenir pour les agriculteurs. Certains redoutent une perte de rentabilité avec l’interdiction de ce produit. Selon l’institut Ipsos, cette crainte est avérée, l’interdiction de l’herbicide entrainera une perte jusqu’à un tiers pour les céréaliers.

Craintes d’un côté, solutions avancées de l’autre. Des solutions qui existaient auparavant, comme le labour, le désherbage ou encore la rotation des cultures afin d’empêcher les mauvaises herbes de s’installer.

Retrouvez le débat sur le glyphosate avec la députée européenne écologiste, Michèle Rivasi ici.

 

« Cette décision repousse encore la sortie de cet herbicide décrié de toutes parts »

 

Une décision qui entraine un regret chez la Confédération Paysanne dans les Hautes-Alpes. Le syndicat agricole pointe les « conséquences environnementales et sanitaires avérées » du produit et dénonce « l’inertie européenne ». Pour l’organisation, les alternatives techniques existent mais « si elles ne sont pas massivement utilisées par les paysans, c’est en grande partie pour des raisons économiques. Pour sortir des pesticides, il faut avant tout oser affronter la logique de compétition sur les prix à laquelle les paysan.ne.s doivent faire face pour obtenir un revenu ». Enfin, la Confédération Paysanne demande de mettre les moyens financiers « au second pilier de la PAC pour déployer des aides qui permettent la transition » et « des mesures commerciales afin de ne pas mettre en compétition les paysans et leur imposer des revenus indécemment bas ».