Hautes-Alpes : quand la jeunesse s’engage pour l’avenir de Gap… et pour un futur candidat à la mairie ?

POLITIQUE / Le nouveau responsable des Jeunes Socialistes des Hautes-Alpes, Élie Cordier et Elsa Ferrero, conseillère municipale PCF de Gap, lancent un groupe citoyen local en direction des jeunes pour « faire de Gap une ville dynamique ». Mais ce groupe n’aurait-il pas pour but sous-entendu le soutien d’un futur candidat contre Roger Didier, en 2020 ?

 

- Hautes-Alpes -

 

À peine sorti d’une année politique inédite sous la Ve République, voici que 2020 et les élections municipales font parler d’elles. Si ce n’est pas clairement énoncé dans le texte, c’est en tout cas ce qu’il faut comprendre de l’initiative portée par le nouveau responsable des Jeunes Socialistes des Hautes-Alpes, Élie Cordier et d’Elsa Ferrero, conseillère municipale PCF de Gap (groupe Gap Avenir).

 

« Les jeunes pour Gap : une ambition pour notre ville »

Selon leurs propres termes, ils annoncent la naissance d’un groupe citoyen local, en direction des jeunes de 15 à 29 ans, dont le nom est :  « Les Jeunes pour Gap : une ambition pour notre ville ». Sous la forme d’une association, celle-ci est annoncée « absolument sans étiquette et transpartisane : pas besoin de couleur politique pour adhérer. Ici, nous sommes là pour traiter des problématiques locales gapençaises, au-delà des engagements politiques (ou non) de chacun. » 

Son but ? « Faire de Gap une ville dynamique, une ville qui sait s’adapter aux défis de son temps », en proposant différents groupes de travail : « l’animation de la ville, la culture, le logement, l’économie et l’emploi, l’éducation et l’enseignement supérieur, le sport, le dynamisme des quartiers, l’écologie, etc. » Une association qui chuchote aux oreilles d’observateurs politiques comme un think-tank, possible incubateur d’idées pour un futur candidat pour les élections municipales de Gap…

 

Une association citoyenne « sans étiquette et transpartisane » ?

Ou presque… car aussi bien Élie Cordier qu’Elsa Ferrero n’ont dans leurs jeunes parcours politiques d’autre tendance que celle de la gauche allant du PS au PCF, et combattent tous deux la politique d’Emmanuel Macron et notamment la réforme du code du Travail. Alors qui se cacherait derrière cette initiative ? Une personnalité se révèle comme une évidence, celle de Christophe Pierrel. L’ancien chef de cabinet adjoint de François Hollande et fondateur de Debout la Gauche n’a jamais caché son souhait de briguer la ville et ainsi faire vaciller le maire (DVD) de la Capitale Douce, Roger Didier.

Alors, au-delà de la fougue de la jeunesse sur laquelle pourrait compter l’ancien candidat aux élections régional de 2015, tête de liste des Hautes-Alpes, celui-ci s’attacherait les services d’Elsa Ferrero. Mettant ainsi un pied au cœur du conseil municipal, se rapprochant un peu plus des dossiers de la ville, essentiel pour défendre un programme face à un Roger Didier qui connaît son sujet sur le bout des doigts.

Interrogé sur le sujet, l’intéressé répond sur Alpes 1 qu’il « soutient avec enthousiasme une dynamique de jeunes qui veulent s’engager pour la ville. » Une langue de bois qui perdra un peu de son épaisseur à la question de savoir s’il aurait poussé ces jeunes à monter ce think-tank, afin de s’en servir de laboratoire pour 2020 ? « Ce sont des jeunes femmes et hommes libres, qui se rassemblent pour porter une voix nouvelle. Personne n’avait besoin de les pousser, mais je les soutiens ».

Un soutien et un lexique qui ne trompent pas avec le nom de ce groupe citoyen : « Les Jeunes pour Gap : une ambition pour notre ville ». Déjà en 2014, Christophe Pierrel avait créé Ambition pour Gap censé générer un nouvel élan politique à gauche après la défaite du PS aux municipales. Ou quand l’ambition résonne comme un thème cher au futur candidat de la gauche ?