Hautes-Alpes : Diables Rouges, pas d'équipe U20 l'an prochain

SPORT / Le club de hockey de la cité Vauban renonce officiellement à aligner une équipe U20 la saison prochaine en championnat. Tandis que le président de la SA – Les Diables Rouges, Guillaume Lebigot appelle à un « changement de gouvernance » à la tête du hockey mineur à Briançon, la présidente du BAPHC, Marie-Laure Poulet, défend l'association de toute responsabilité dans la situation des U20

 

- Hautes-Alpes -

 

Il n'y aura pas d'équipe U20 à Briançon la saison prochaine. La formation des moins de 20 ans (associée à Avignon), éliminée en ¼ de finale des play-offs élite en mars dernier par Rouen, ne sera plus représentée en championnat à la rentrée prochaine. La nouvelle a été annoncée sur son site par le club, le 10 juin dernier, via un court communiqué de quelques lignes signé du président de la SA-Les Diables Rouges Guillaume Lebigot. Le texte en question interpelle. Le dirigeant y évoque une situation « inquiétante » parlant même de possible « mort du club mineur dans moins de 3 ans ». Il fustige au passage le Briançon Alpes Provence Hockey Club (BAPHC), qui n'a pourtant pas directement la charge de l'équipe U20, mais au sein duquel il appelle à un « changement radical de gouvernance ».

 

6 joueurs U20 la saison prochaine

Gérée par une association indépendante et donc extérieure à la SA (en charge du club élite) et du BAPHC (en charge des 17 ans et moins), les U20 sont néanmoins étroitement liés aux deux structures puisque la catégorie est une véritable passerelle entre les formations jeunes et l'équipe fanion de la cité Vauban. Cette dernière intégrera d'ailleurs 6 joueurs dans son effectif l'an prochain en D1. « Quand on voit que la saison prochaine, l'équipe pro sera composée à 50% des jeunes formés au club (...) dans 4 ou 5 ans le club sénior lui-même sera en difficulté si le mineur poursuit sa chute », écrit Guillaume Lebigot. Un dossier d'équipe a pourtant été adressé à la fédération Française de hockey sur glace un peu plus tôt cette année. « Nous devions avoir une équipe U20 » explique le dirigeant de la SA « mais le mineur c'est le bordel » proteste-t-il, affirmant que le recours à des joueurs de l'extérieur et de l'étranger ne sera bientôt « plus viable pour le club ».

 

Des "causes multiples"

Selon lui, la situation des U20 est la conséquence de « causes multiples ». Parmi celles-ci, outre la gouvernance et le recrutement du mineur qu'il pointe du doigt, il y aurait « la concurrence accrue d'autres disciplines sportives » dans un bassin Briançonnais où le vivier de jeunes reste limité. « Si le hockey marche, les jeunes restent, mais en cas de problèmes, il leur est facile d'aller voir ailleurs ». La question récurrente de l'accès à l'enseignement supérieur n'est pas éludée non plus puisqu'elle concerne directement cette catégorie d'âge. « Contrairement à d'autres années, beaucoup de joueurs qui devaient composer l’équipe l’an prochain ont privilégié leurs études et ont fait le choix de partir » constate le président du club.

 

Le BAPHC dénonce « une ingérence »

La dirigeante du Briançon Alpes Provence Hockey Club (BAPHC), Marie-Laure Poulet, qui s'occupe des 17 ans et moins, assure de son côté que les problèmes rencontrés par l'équipe U20 ne sont pas liés à la gouvernance du BAPHC « qui n'en a pas la charge » rappelle-t-elle. « Cette saison, les U20 étaient d'ailleurs composés essentiellement de U17 surclassés » souligne la responsable tout en s'étonnant de la charge adressée à l'association par la SA qu’elle qualifie d’ « ingérence totale ». Selon elle, le hockey mineur Briançonnais se porte bien et continue d'attirer les jeunes : « nous accueillons toujours du monde à nos journées de détection. Cette année encore certains vont venir de Mulhouse, Reims ou Toulouse pour s'essayer » assure Marie-Laure Poulet qui en profite pour rappeler que le BAPHC ne fonctionne qu'avec la bonne volonté de personnes « bénévoles » invitant le président de la SA à « s'investir davantage dans le hockey mineur ».

 

Réélection du bureau à la fin du mois

Interrogée sur un éventuel déficit d'effectifs dans certaines catégories d'âge et la présence de plusieurs jeunes surclassés dans les équipes mineures briançonnaises, Marie-Laure Poulet répond que « toutes les équipes à partir des U15 fonctionnent ainsi, notamment pour favoriser le développement de certain joueurs ». Elle assure qu'il n'y a pas davantage recours à cette pratique à Briançon qu'ailleurs ajoutant que le bureau du BAPHC « s'est interdit toute immixtion dans la gestion sportive de l'association, ça c'est le rôle des entraîneurs » insiste la dirigeante. Contacté par la rédaction, François Dusseau, entraîneur général du mineur et manager des Diables Rouges actuellement en congés, n'a pas encore réagi à notre sollicitation. Dernier argument avancé par la gouvernance du mineur pour justifier de l'attrait qu'il exerce : l'origine des jeunes joueurs qui intégreront l'équipe D1 des Diables Rouges cette saison : « il y a des joueurs rattachés à la D1 l'an prochain qui sont venus à Briançon pour des raisons sportives et non parce qu'ils sont nés ici ». Mathieu Buttin originaire de Grenoble et Ugo Boccassini natif de Marseille, tous deux formés dans les équipes jeunes de la cité Vauban en font partie. 

La réélection du bureau directeur du BAPHC se tiendra à la fin du mois de juin dans un contexte qui s'annonce quelque peu tendu autour de l'avenir du hockey mineur briançonnais.