Hautes-Alpes : des abeilles aux savons, pour partir en bateau

ÉCONOMIE / Un chef d'entreprise cherche le succès, pour partir à la retraite sur un voilier.

 

- Hautes-Alpes -

 

Des savons bio qui se vendent dans le monde entier : l’entreprise Karandja approche le million d’euros de chiffre d’affaires. Des savons conçus à 1.200 mètres d’altitude, sur les hauteurs de La Roche-des-Arnauds, entre Rabou et Coréo. Antoine Hue était apiculteur jusqu’en 2011, avant que ses abeilles ne disparaissent progressivement. Il s’est alors reconverti dans une entreprise qui explose.

 

 

2,5 tonnes pour la Chine

En ce début du mois d’avril, les derniers détails se peaufinent, alors qu’une grande partie du stock va partir pour la Chine, pour être vendue via Amazon. « Il doit y avoir deux tonnes et demi à peu près », explique Antoine Hue, fier de sa production. En effet, les savons Karandja de La Roche-des-Arnauds plaisent dans le monde entier, friand de savons sans produits chimiques. « Dans ces savons, il y a de la soude obligatoirement et de l’eau au départ et de l’huile. C’est toujours les mêmes bases, de l’huile d’olive, de l’huile de tournesol, du beurre de Karité, ça peut être de l’huile de colza. Il y a toujours une huile en surgras, ça peut être de l’huile d’argan, de macadamia, de sésame, des huiles de haute qualité qui ne vont pas se transformer en savon et ça va permettre d’avoir cette huile qui va se déposer sur la peau et reformer le film lipidique. »

 

Des produits simples et nobles

Ancien apiculteur, Antoine Hue a passé un diplôme d’État pour devenir artisan savonnier bio en 2011. « Tout est naturel bien sûr. Il n’y a que des produits naturels. Le beurre de Karité vient directement de Guinée. C’est du Karité brut, bio, équitable. C’est l'un des meilleurs que l’on trouve en France. »  Près de 5 tonnes de savons à froid et 5 tonnes de savons liquides sont produits chaque année, toujours avec de nouveaux parfums. « Ça nous fait 17 parfums différents. Il y a de la menthe, de l’argousier du Champsaur, mandarine, chocolat, carotte, savon d’Alep… », détaille Antoine Hue dans sa grande maison, transformée en laboratoire au rez-de-chaussée et où deux salariés s’activent.

 

 

Après les abeilles et les savons, réaliser un rêve

Des savons vendus en France, principalement dans les magasins bio (points de vente), mais distribués à l’international via Internet. « C’est très positif. Même si les premières années ont été difficiles, maintenant ça augmente exponentiellement », explique-t-il. Arrivant à près d’un million d’euros de chiffre d’affaires, ce n’est qu’un début. « Je cherche des associations avec d’autres entreprises de cosmétiques, de façon à grossir plus rapidement. »

L’objectif d’Antoine Hue est de réaliser son rêve : s’acheter un catamaran et faire le tour du monde.