Hautes-Alpes : ligne entre Grenoble et Gap, le double discours de la région PACA

TRANSPORT / Alors que ce matin Christian Estrosi soulignait son attachement au rail, face à la région Auvergne Rhône Alpes qui ne souhaite plus financer les travaux sur Lus la Croix Haute et Vif, la Région PACA recherche en parallèle des alternatives aux rails... sur les routes. La ligne Grenoble/Gap sera t-elle sacrifiée ?

 

 

- Hautes-Alpes -

La Région PACA tiendrait-elle un double discours en ce qui concerne le trafic ferroviaire ? Alors que Laurent Wauquiez, le président de la région Rhône Alpes Auvergne, a inscrit dans un plan l’arrêt des financements des travaux entre Lus la Croix Haute et Vif, seule ligne desservant Gap et Briançon, Christian Estrosi le président PACA insistait sur son attachement au maintien de cet axe. Pourtant, alors que ce jeudi se tenait le groupe de travail « transports », l’ordre du jour comportait la recherche d’alternatives aux trains.

 

"Le service TER est dégradé"

« Il faut assurer un transport de qualité aux usagers », c’est ce que souhaite la majorité régionale. Pourtant, le service rendu n’est pas à la hauteur des attentes. Depuis 2002, jusqu’à 25 % des TER subissent systématiquement soit un retard, soit une annulation avance la Région. Moteur principal de ce ralentissement pour la majorité d’Estrosi : les grèves, qui représentent plus des deux tiers des annulations de trains, et les défaillances dans l’organisation interne à la SNCF, comme l’absence de conducteurs pour les TER, qui pèsent plus de la moitié des retards. Le service est dégradé, les cars de substitution transportent 35 fois moins d’usagers qu’une rame double et le temps de parcours est nettement supérieur. Le nombre d’abonnés TER est en baisse de 3 % l’an dernier, avec seulement 25.000 adhésions.

 

"Il faut étudier toutes les solutions alternatives visant à développer des solutions de transport efficaces et fiables »

En conclusion : la Région ne veut plus subir indéfiniment un service si dégradé à un coût aussi élevé, puisqu’on rappelle qu’elle verse à la SNCF une contribution qui a atteint 271 millions l’an dernier, ce qui serait supérieur de 10 à 15 % des autres Régions de France. Conséquence : il faut « étudier toutes les solutions alternatives visant à développer des solutions de transport efficaces et fiables ». Soit proposer une offre alternative au TER sur les routes. Si pour certains on souligne l’anticipation, pour d’autres on enterre le rail. Et surtout le besoin de négocier la participation au financement de la Région Rhône Alpes Auvergne sur la portion entre Vif et Lus la Croix Haute. Irait-on vers une fermeture du transport voyageur en 2018 ? Si PACA ne fait pas pression sur Wauquiez, ou sur la SNCF, et que plus aucune enveloppe n’est mise sur ce secteur, il se pourrait bien…

 

Réponse de la SNCF : aux Régions et à l'État de régénérer les lignes

Contacté, le directeur territorial de SNCF Réseau en Région PACA Jacques Frossard confirme que la stratégie de l’entreprise a évolué entre l’année dernière et cette année. Si le but est bien de poursuivre l’exploitation de cette ligne, il faudra « une contribution très forte des Régions et de l’État sur la régénération de la voie et des ouvrages ».