Hautes-Alpes : Chambon, le Gouvernement pourrait déclarer l'état de catastrophe naturelle

CHAMBON / Annonce du Premier Ministre, Manuel Valls, en déplacement ce vendredi à la Grave


Hautes-Alpes - « Nous attendons de vous un geste fort » : le collectif du Chambon plus que désespéré, alors qu’il fait face depuis le 10 avril dernier à la fermeture de la départementale 1091, entre l’Isère et les Hautes-Alpes, suite à un mouvement géologique. Privés du passage du Tour de France, privés de la venue des touristes, et face à des annulations massives, les socioprofessionnels de la Haute Romanche sont en pleine asphyxie économique. Une impatience palpable jour après jour, d’autant plus que le glissement de terrain attendu depuis fin juin se fait toujours attendre. Les raisons : la sécheresse importante, qui empêche l’éboulement de se produire. Même si les responsables géologues misent sur des précipitations pour faire glisser cette roche argileuse, qui continue de bouger de 20 à 30 centimètres dernier. Les hélicoptères poursuivent le pont aérien, qui permet à plusieurs dizaines d’employés de traverser le lac, pour aller au travail.


« On se réveille Chambon, on déjeune Chambon, on s’endort Chambon, on rêve Chambon »


Les réponses du gouvernement, par la voix de son premier ministre étaient très attendues. Manuel Valls s’est rendu à 16h30 à Mont de Lans, au lieu-dit « Croix du Sert », avant de rejoindre à pied la mairie de la commune pour une réunion de travail avec les élus de l’Isère et les services de l’Etat. Un point de situation sur la sécurité des populations et la présentation des travaux en cours sur la départementale 1091 et la route de secours, dont le préfet de l’Isère a donné son autorisation pour relancer sa construction, ont été évoqués. Manuel Valls était attendu à 18h à la Grave, pour une autre réunion de travail. « Après 105 jours de crainte, d’espoir, de désespoir, nous sommes épuisés. Nous attendons un geste fort de l’Etat », a déclaré au Ministre Frédéric Julliard, du collectif. Un collectif qui a mis en avant « le cordon ombilical » au niveau économique que représente l’axe. Avant de laisser la parole aux élus, notamment le maire de Briançon et conseiller départemental, Gérard Fromm : « Nous comptons sur vous, Monsieur le Ministre, pour que l’Etat soit en capacité de répondre à cette espérance ».

 

Plusieurs pistes à court et long terme définies

 

Une visite ministérielle pour montrer que « l’Etat a pleinement pris la mesure de la détresse des habitants de la Grave », a déclaré au micro Alpes 1 Manuel Valls. Le gouvernement, qui attend toutefois une stabilisation de la situation pour engager des solutions alternatives à la coupure de la départementale 1091. Plusieurs pistes sont envisagées : la rénovation rapide du tunnel, une dérivation du tunnel « à hauteur de 12 millions d’euros financés à 30 ou 40 % par l’Etat », a poursuit le Premier Ministre. Une étude avec le Conseil Départemental de l’Isère est en cours pour une circulation alternative de l’autre côté du lac, soit à une voie, soit à deux voies.


Le Conseil des Ministres se prononcera sur la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle


Manuel Valls a annoncé au micro Alpes 1 que le gouvernement pourrait reconnaître l’état de catastrophe naturelle pour la Haute Romanche. Une demande faite par le député PRG des Hautes-Alpes, Joël Giraud. « Je proposerai au conseil des ministres de la fin du mois de juillet, on déclare ce territoire en catastrophe naturelle. Les habitants ont besoin d’un geste fort », a conclu le Premier Ministre. Manuel Valls qui a également confirmé le maintien du train de nuit Paris/Briançon.