Alpes de Haute-Provence : le ©Lamictal, responsable de l'autisme d'un jeune Ubayen ?

SANTÉ / L'Agence Nationale du Médicament avance que la prise de Lamictal pendant la grossesse n’a « pas d’impact sur les risques neurodéveloppementaux, en particulier le risque de retard mental » ou les troubles autistiques. Mais d'autres études disent l'inverse...

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Une mère de famille ubayenne rend un médicament responsable des troubles autistiques de son enfant de 4 ans et demi. Pendant sa grossesse, du Lamictal, un antiépileptique, lui a été prescrit par son médecin. Mais la molécule de composition, la lamotrigine, interroge désormais plusieurs structures sur ses effets.  

 

Un diagnostic posé au tout début de l’été

Il a 4 ans et demi, mais Baptiste, dont nous avons changé le nom, a commencé à parler il y a seulement un an. Il n’est toujours pas propre. La mastication lui reste encore difficile. Il va à l’école, accompagné d’une assistante de vie scolaire. Un enfant « dans sa bulle », comme le dit sa maman.

 

« Mon médecin a contacté le CRAT, le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes qui lui a dit qu’il n’y avait pas de problèmes »

 

 

Et le diagnostic tombe au début de l’été : Baptiste est reconnu autiste modéré. Un coup de massue pour sa maman qui, depuis sa grossesse, s’inquiétait sur un médicament qui lui avait été prescrit : le ©Lamictal, élaboré pour les crises d’épilepsie et les troubles bipolaires.

 

L’ANSM avance que le ©Lamictal « n’a pas d’impact »… « mais les données sont limitées »

Sauf que, contactée, l’ANSM, l’Agence Nationale du Médicament, avance que la prise de Lamictal pendant la grossesse n’a « pas d’impact sur les risques neurodéveloppementaux, en particulier le risque de retard mental » ou les troubles autistiques sur l’enfant. Elle va même plus loin, et dans sa dernière étude réalisée en juin 2018, elle suggère que ces risques peuvent être développés par « un effet de la maladie psychiatrique maternelle ». Mais problème dans le constat… Aurélie n’est pas bipolaire.

 

Des rapports qui se contredisent et laissent un point d’interrogation

Néanmoins, l’ANSM le précise sur Alpes 1 : un groupe de travail doit rendre, avant la fin de l’année, un nouveau rapport sur le Lamictal. Le point d’interrogation perdure donc chez la police du médicament. D’autant qu’elle le constate : les données sont « limitées » et certaines études suggèrent que le ©LAMICTAL aurait un impact sur les capacités motrices et sensorielles de l’enfant, les troubles de la coordination yeux-mains, ou encore… les traits autistiques.

Le docteur Amine Umlil est pharmacien praticien hospitalier à Cholet, responsable de la pharmacovigilance. Il a créé le CTIAP, le Centre Territorial d’Information Indépendante et d’Avis Pharmaceutiques. Et récemment, a recensé toutes les études sur le ©Lamictal.

 

"On ne connait pas bien, totalement, le médicament quand il est mis sur le marché", Docteur Amine Umlil

 

Une méta-analyse qui suggère une augmentation du risque d’autisme après exposition in utero à la molécule du LAMICTAL, la lamotrigine. Si la dangerosité est prouvée, c’est un nouveau scandale médicamenteux, au même titre que la DEPAKINE, qui s’ouvrira. Pourquoi, alors, ces médicaments peuvent être mis sur le marché ? Docteur Umlil.

Le Docteur Umlil qui souligne la nécessité d’une information des patients, pour éviter le mésusage.

Aurélie a saisi depuis les deux députées des Alpes de Haute-Provence, Emmanuelle Fontaine-Domeizel et Delphine Bagarry

 

C. Michard