Alpes de Haute-Provence : violences policières présumées, "ils ont appliqué des balayages"

JUSTICE / Le syndicat Alliance soutient les deux fonctionnaires de police mis en cause dans une interpellation musclée la semaine dernière à Digne les Bains

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

Les auditions ont repris ce lundi au sein de l’IGPN à Marseille. Depuis plusieurs jours, l’Inspection Générale de la Police Nationale doit faire toute la lumière sur une affaire mettant en cause deux policiers appelés en renfort lors du Corso de la Lavande à Digne les Bains. Deux fonctionnaires sous le coup d’une enquête pour « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique », après une interpellation dans la nuit de mardi à mercredi à Digne les Bains. Si les images tournées par un vidéaste amateur semblent les accabler, le syndicat Alliance veut remettre les faits dans leur contexte.

 

Les policiers appelés deux fois en renfort pour l’homme interpellé

Seulement 25 secondes d’images qui ont enflammé la toile en quelques heures. Une vidéo filmée par un passant, alors que le Corso de la lavande à Digne les Bains a pris fin. Nous sommes dans la nuit de mardi à mercredi. Le vidéaste est à une 20aine de mètres d’un Tunisien de 24 ans. Visiblement alcoolisé, il est maitrisé par des policiers, un adjoint de sécurité et un maître-chien d’Avignon appelés en renfort ce jour-là. 25 secondes qui ne relatent pas la réalité des faits, notamment des 20 minutes qui ont précédé pour Jean-Marie Allemand, secrétaire régional d’Alliance, syndicat majoritaire chez les policiers.

 

« À l’image, on voit des coups de pied. Mais ce sont des balayages », J.-M. Allemand

 

Et c’est là que la vidéo démarre, quand les policiers le rattrapent. Les images montrent indéniablement une interpellation « musclée ». Mais l’IGPN doit aujourd’hui établir si ces deux fonctionnaires ont employé des méthodes légitimes lors d’une interpellation ou ont porté des coups, signifiant alors violences policières. Pour Jean-Marie Allemand, ils ont appliqué ce que l’on apprend à l’école de police.

 

Un individu menaçant ?

Des techniques employées lorsqu’il y a menaces selon le représentant. Mais pour autant, l’individu était-il véritablement menaçant ? « Il était avec des fonctionnaires, il est parti en courant. On n’a pas son identité, on ne sait pas s’il est recherché, porteur d’une arme ou autre », poursuit Jean-Marie Allemand.

Autre question posée par la Ligue des Droits de l’Homme dans les Alpes de Haute-Provence : quel était l’état de l’homme après l’interpellation, alors que le chien du fonctionnaire semble s’en être pris à lui, sur les images ?

 

« Il y a d’autres affaires plus graves », J.-M. Allemand

 

Selon le syndicat Alliance, l’enquête menée par l’IGPN n’est pas forcément justifiée.

 

L’homme interpellé aurait déposé plainte.

 

C. Michard