Alpes de Haute-Provence : Daniel Spagnou pour des zones franches interdépartementales

POLITIQUE / Auditionné le 8 février à l’Assemblée nationale dans le cadre de la mission d’information pour « une nouvelle étape de la décentralisation en faveur des territoires », Jean-Pierre Raffarin a dessiné les contours d’une politique volontariste au bénéfice des territoires ruraux.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

C’est une idée qui  nous ramène en août 2016, lorsqu’Alain Juppé était candidat à la primaire de la droite, lançant l’idée de la création de zones franches départementales. Le candidat formulait alors plusieurs propositions en faveur du monde rural : « je voudrais que ce soit le territoire qui définisse son projet collectif et, à partir de là, l'État pourra accorder des exonérations, des dérogations, pour imaginer une sorte de concept de zone franche rurale qui soit un peu différente de la zone franche urbaine », avait déclaré l'ancien Premier ministre dont le gouvernement avait créé les zones franches urbaines en 1996.

C’est maintenant au sénateur (LR) Jean-Pierre Raffarin « père » de l’acte II de la décentralisation, de développer cette idée cette fois à travers des zones franches interdépartementales.

 

Faire tomber les barrières des frontières administratives

L’idée de l’ancien Premier ministre consisterait à créer, à l’image des zones franches, des espaces de développement économique au croisement de plusieurs départements. « On pourrait ainsi tenter une opération comme les zones franches mais à une échelle interdépartementale. Par exemple, vous avez une petite zone à la croisée de plusieurs départements, qui grâce à une fiscalité hyper attractive deviendrait une zone de développement spécial », a argumenté l’élu lors de son audition à l’Assemblée nationale.

 

« L’agrandissement des intercommunalités ne faisant qu’isoler un peu plus les zones éloignées des grandes villes, donc de l’emploi, je plaide en faveur de ces zones franches rurales », D.Spagnou

 

Une idée qui a reçu un écho concret dans les Alpes de Haute-Provence, avec le maire de Sisteron, également président d’une agglomération à cheval sur trois départements : Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes et Drôme.

Daniel Spagnou, président de la communauté de communes du Sisteronais-Buëch, y voit ainsi une opportunité de développement économique. « Le but étant de ramener de nombreux emplois afin de densifier les pôles ruraux afin qu’ils ne souffrent pas non plus de carence démographique, et dont le pilotage serait forcément interdépartemental. Il existe une fracture entre un mode de vie rural situé à 30 km d’une grande ville mais dont les emplois sont urbains et les ruraux isolés situés à 60 km de la ville dont la démographie est en constante baisse », indique enfin Daniel Spagnou.