Alpes de Haute-Provence : "nous sommes les SMICARDS du milieu carcéral", Bruno Hocq

SÉCURITÉ / La maison d'arrêt de Digne les Bains rejoint le mouvement national. Si les constats diffèrent, notamment au niveau de la sécurité, FO annonce se battre pour obtenir une revalorisation salariale et des primes, ainsi que l'acceptation d'un service longue journée de 12h

 

- Alpes de Haute-Provence - 

 

L’action « prison morte » s’est poursuivie encore ce jeudi en France. 87 établissements étaient affectés par la mobilisation, c’est 46 % du parc pénitentiaire. Une action qui fait suite aux agressions de personnel par des détenus la semaine dernière et cette semaine. Selon les syndicats, c’est entre 4 et 5.000 agressions physiques par an.

Une mobilisation qui gagne du terrain, et qui s’installera dès ce vendredi devant les portes de la maison d’arrêt de Digne les Bains. Au sein de cet établissement, on ne pointe pas les problèmes de sécurité, on ne pointe pas la population pénale « qui est calme », explique Bruno Hocq, secrétaire local de Force Ouvrière, on ne pointe pas non plus une surpopulation « nous avons une capacité de 35 détenus, nous allons atteindre cette capacité, et nous sommes 23 surveillants de détention ». Mais on s’inquiète tout de même de la diminution des effectifs.

 

Effectifs et salaires, « le métier n’est plus attractif »

S’il y a quelques semaines en arrière, la maison d’arrêt était en sur-effectif d’un poste, « l’un de nos collègues est parti en congé longue maladie et ne va pas être remplacé. Un autre va partir en retraite. Ce qui veut dire que nous serons en sous-effectif », poursuit le responsable syndical. En parallèle, la profession fait face à un manque d’attractivité, « l’an dernier, 800 postes étaient à pourvoir. Seuls 400 l’ont été », explique Bruno Hocq qui pointe notamment des primes qui n’ont pas été augmentées depuis 2009 ou encore des conditions salariales à améliorer, « un gardien débute sa carrière à 1.050 euros, pour atteindre entre 1.300 et 1.400 euros ».

 

Désaccord sur un nouveau service longue journée

Autre revendication du syndicat : alors que le personnel a fait la proposition d’un nouveau service longue journée de 12h, au lieu d’une journée entrecoupée aujourd’hui, la direction interrégionale refuse de rémunérer ce service à hauteur de 12h15 « comme le prévoit la loi mais à hauteur de 11h30, en enlevant la pause méridienne de 45 minutes. Sauf que nous allons manger sur place, et que nous serons donc à disposition de l’administration pour intervenir ».

La direction qui se déplacera ce vendredi au sein de la maison d’arrêt pour entamer des négociations. Selon les propositions, le mouvement sera poursuivi ou non.