Alpes de Haute-Provence : « l’eau est un bien commun qui doit échapper aux appétits des groupes industriels ! »

TRIBUNE / Alpes 1 ouvre sa Tribune aux élus et acteurs socio-économiques des Alpes du Sud. Aujourd’hui, Claude Testanière et Léo Walter pour La France Insoumise, dénoncent la délégation de gestion de l’eau dans nos territoires à des entreprises privées.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

La France Insoumise dans les Alpes de Haute-Provence, par les voix de Claude Testanière et Léo Walter, dénonce les choix des collectivités de passer la gestion de l’eau et de l’assainissement à des entreprises privées. Un choix et un risque de dérives selon eux : « frais supplémentaires pour les usagers. Les remontées financières à la Holding, les impôts et taxes des sociétés privées, les marges commerciales et la recherche de rentabilité financière … » au contraire de la gestion publique.

 

« L’eau est devenue une marchandise qui peut être privatisée, achetée et vendue. »

« L’eau est un élément essentiel à la vie sur Terre, elle est vitale pour l’humanité. C’est d’elle que dépend notre survie quotidienne : 3 jours sans eau et nous sommes morts… La qualité de l'eau est garante de la santé humaine et de l’équilibre de la biosphère. Mais elle est devenue un objet de contrôle, une marchandise qui peut être privatisée, achetée et vendue. D’accord pour payer un service fait, pas des dividendes !

Forts de ce constat, de plus en plus de citoyens se mobilisent sur un principe simple : L’eau c’est nous qui la buvons, c’est nous qui la payons, nous avons le droit de choisir, nous voulons décider et pour ce faire, le retour en régie publique s’impose.

Le modèle dominant en termes de services sur le territoire, contrairement à ce que raconte la propagande des opérateurs privés et des élus peu audacieux, est le modèle public de la Régie directe et historique. Sur les quelques 35.000 services de l’eau et de l’assainissement, seuls 11.800 sont délégués au privé.

Dans les Alpes de Haute Provence, des collectifs se mettent en place (Manosque et DLVA, Pays de Forcalquier, etc.) pour rappeler cette évidence et exiger le retour à la gestion publique là où existe une DSP (Délégation de Service Public) à la SAUR, SERC, VEOLIA...

 

Pourquoi ?

Les gestions de l’eau et de l’assainissement déléguées à des entreprises privées génèrent des frais supplémentaires pour les usagers. Les remontées financières à la Holding, les impôts et taxes des sociétés privées, les marges commerciales et la recherche de rentabilité financière à court terme alourdissent de plus en plus les factures d’eau et détériorent les conditions de travail des salariés. Avec la gestion publique, les factures sont allégées, les anticipations et les investissements sur le long terme sont réalisés et les salariés ne subissent pas les stratégies aux services des dividendes.

Autre constat : de plus en plus de conseils municipaux, contestant la Loi NOTRe du transfert obligatoire de la compétence eau et assainissment à la communauté de communes, se cabrent comme en attestent leurs récentes prises de position lors des Assemblées Générales des Maires Ruraux de France des 16 octobre et 5 décembre 2017 (amrf.fr), et les motions adoptées par les conseils municipaux (tel celui de Niozelles le 1er décembre dernier). Soucieuses de la bonne gestion des deniers publics, des villes de plus en plus nombreuses reviennent en régie publique (Grenoble en 2000, plus récemment Castres, Saint-Etienne, Digne-les-Bains ainsi que Paris en 2009, Nice en 2015, Bordeaux le fera en 2018...)

Un reportage récent diffusé sur ARTE (Jusqu’à la dernière goutte) montre que cette préoccupation n’est pas circonscrite à notre Nation.

Les députés de la France insoumise ont déposé, le 14 décembre, une proposition de loi constitutionnelle visant à faire de l’accès à l’eau un droit inaliénable : plus que jamais, la France Insoumise et son programme L’Avenir en commun, qui propose la gestion de l’eau en régie publique, sont en phase avec les revendications des citoyens. »