Alpes de Haute-Provence : entre la poire et le fromage, Les Républicains se préparent à une rentrée laborieuse

POLITIQUE / Avant un repas de rentrée auquel sont conviés les militants LR des Alpes de Haute-Provence, un bureau politique se tiendra deux jours avant. Un rendez-vous qui risque de laisser des traces et qui à l’évidence ne réglera pas le sort de la droite bas-alpine en un soir.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Invités au repas de rentrée à Peyruis, dimanche 17 septembre, certains militants Les Républicains des Alpes de Haute-Provence découvrant l’état de leur parti pourraient risquer une fausse route entre le croustillant de canard et le moelleux au chocolat : un président de fédération, Sébastien Ginet, aux abonnés absents depuis « l’affaire Ginet » et son souhait de renoncer à son poste de président « à l’automne ». Toujours aucun secrétaire départemental à la succession d’Éliane Barreille, malgré une annonce avisée auprès du parti depuis fin 2016 et un départ effectif depuis avril dernier. Depuis, seuls les délégués de circonscriptions, Camille Galtier et Romaric Giacomino, gèrent au jour le jour, sans aucun pouvoir de décision sur le bateau ivre.

 

Une pré-rentrée des cadres prochainement ?

De façon plus confidentielle, les cadres du parti doivent se retrouver pour une réunion de travail lors d’un bureau politique sans qu'une date ne soit encore connue à cette heure. Une réunion qui risque rapidement de tourner à l’affrontement, suite aux derniers échecs électoraux. Si tant est que les cadres et « grands élus » se déplacent en masse pour entamer un examen de conscience et faire des propositions pour l’avenir du parti. Un avenir qui reste, encore aujourd’hui, suspendu à la promesse de démission de Sébastien Ginet, qui ne peut être mis sur le banc de touche que par les instances parisiennes, elles-mêmes plongées en pleine élection du président du parti en décembre prochain… loin, bien loin des Alpes de Haute-Provence.

 

Sébastien Ginet en embuscade ? 

Déjà, certains redoutent derrière le silence de Sébastien Ginet une tentative de retour. Pariant sur la victoire de Laurent Wauquiez à la présidence du parti, « Sébastien, par ses contacts, pourrait vouloir intégrer l’équipe de Wauquiez pour se refaire une virginité. Une fois Laurent Wauquiez élu, Sébastien n’aurait plus qu’à se voir conforté par le nouveau président du parti à son poste de président de fédération avec quelques formules politiques de soutien et on serait reparti pour un tour », s’inquiète l’un des cadres du parti. En attendant toutes les possibilités et spéculations sont ouvertes. Sachant que le parti ne déborde pas de talents et d’élus suffisamment capés et fédérateurs pour empoigner la direction.

De son côté, Sébastien Ginet, qui annonce avoir quitté le département, dément cette idée : « la politique n'est pas mon sujet aujourd'hui », et précise sur Alpes 1 que sa démission sera effective finalement soit après les élections du parti en décembre ou lors des prochaines élections fédérales. Pour autant, il ne rejette pas l’idée de travailler avec son « ami » Laurent Wauquiez, mais n’envisage pas de retour sur le département dans les cinq ans à venir.

 

Quelles sont les alternatives ?

Si la conseillère départementale de Barcelonnette et présidente de la communauté de communes Vallée de l’Ubaye-Serre-Ponçon, Sophie Vaginay, fait partie des favorites pour occuper un poste stratégique, reste à savoir lequel ? Présidente ? une fonction plus représentative que décisionnaire. Secrétaire départementale ? Mais avec quel président ?

Le conseiller régional PACA, David Géhant pourrait également faire partie de ces noms sortis du chapeau. Malgré une ambition l’ayant poussé à user de quelques tactiques politiques avortés, « il est talentueux, avec des idées précises et claires, fait partie des espoirs pour l’avenir. Mais il faut qu’il sache prendre son temps et ne pas faire les mêmes erreurs que d’autres jeunes avant lui », précise un autre cadre du parti.

En matière d’ambition, Camille Galtier, dont certains lui prêtent l’intention de « vouloir mener ou plus probablement intégrer une liste pour les municipales de 2020 sur Manosque », pourrait bien vouloir sortir du simple rôle de délégué de circonscription pour gravir encore un échelon dans l’échelle du parti. Son défaut, un manque d’expérience d’élu, et « une fougue qui s’apparente trop à une ambition personnelle mal dirigée . »

Quant à Pascal Antiq, candidat malheureux lors de la dernière élection interne à la présidence face à Sébastien Ginet, d’autres parlent d’un homme politique « aux idées attirantes, précises » mais dont « le déficit de notoriété ne permettra pas un accord à la majorité. »

Une autre image pourrait également voir le jour : celle du maire du Mane, Jacques Depieds. À moins que sa curiosité trop poussé envers En Marche, lors de la campagne de la présidentielle d’Emmanuel Macron, ne l’ai exclu de l’exercice de reconstruction à droite ?

 

Beaucoup de questions qui devront être tranchées lors du bureau politique

Une fois ces quelques noms passés en revue, que reste-t-il à la droite des Alpes de Haute-Provence ? Quelles sont ces personnalités qui affirment des idées en tenant des positions politiques en public ? Quant aux choix et aux orientations de ce bureau politique, qui sera en mesure de trancher ? Daniel Spagnou, éternel visiteur du soir dont les dernières combinaisons politiques n’ont pas porté leurs fruits ? Éliane Barreille ? Une vice-présidente de région qui ne souhaite plus se mêler des affaires internes du parti, tout en restant disponible auprès d’une jeunesse politique en mal de repères locaux. Bernard Jeanmet-Peralta, maire de Manosque et président d’agglomération ? Un homme politique solitaire qui depuis l’échec des sénatoriales a pris le large de son parti et semble bien plus préoccupé par le développement de son territoire ainsi que par sa succession pour 2020.

Assurément, comme l’ensemble de la droite française, Les Républicains des Alpes de Haute-Provence sont sur la route d’un long chemin de croix, dont l’orientation ne sera pas conclue en un seul bureau politique.