Alpes de Haute-Provence : crash A320, le père du copilote remet en cause la thèse du suicide deux ans après le crash

FAIT DIVERS / Deux ans après la catastrophe du crash de l’A320 de la Germanwings, une stèle sera déposée sur les lieux de l’impact par les familles des victimes, alors qu’au même moment le père du copilote remet en question la thèse du suicide.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Le 24 mars 2015, la catastrophe avait suscité l'effroi : Andreas Lubitz, le copilote d'un A320 de la Germanwings avait projeté l'appareil sur  le massif des Trois Evêchés, au sommet de la tête de l’Estrop entre les communes du Vernet et de Prads-Hautes-Bléone, tuant avec lui 149 personnes. Deux ans après, près de 500 proches des victimes sont attendus, ces 24 et 25 mars au Vernet. Aucun chef d'État n’est annoncé. Comme l'an dernier, la cérémonie commémorative est organisée et prise en charge financièrement par la Lufthansa, maison-mère de la Germanwings. Des familles qui seront logées dans des hôtels à Aix-en-Provence.

 

Une stèle sur les lieux de l'impact

Une cérémonie religieuse et œcuménique est prévue ce vendredi à 10 h 30 en la cathédrale Notre-Dame-du-Bourg à Digne-les-Bains, présidée par Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Digne, Riez et Sisteron. Une minute de silence sera observée à 10h41, heure à laquelle l'avion s'est écrasé. Les familles se rendront ensuite au Vernet à proximité de la stèle érigée à la mémoire des cinq autres membres d'équipage et des 144 passagers, dont 72 Allemands et 50 Espagnols. Des familles qui dévoileront, une stèle confectionnée par un artiste allemand et qui devrait être acheminée par hélicoptère en juillet prochain sur les lieux de l'impact. Notez que comme l'an dernier, le PDG de la Lufthansa, Carsten Spöhr, devrait assister à cette cérémonie.

 

Recueillement et polémique autour des déclarations du père du copilote

« Jusqu'à présent, tout le monde s'en tient à la thèse du copilote dépressif depuis longtemps, qui aurait délibérément précipité son appareil contre la montagne dans un geste planifié. Nous sommes convaincus que c'est faux », annonçait ce mardi le père d'Andreas Lubitz dans un communiqué à destination de la presse allemande.  Convaincu de l'innocence de son fils, Günter Lubitz, a convoqué une conférence de presse pour ce vendredi à Berlin au moment même où les familles seront dans les Alpes de Haute-Provence.

Une démarche « irresponsable » selon Elmar Giemulla, l'avocat des proches des victimes, qui dénonce une offensive médiatique. « Je soupçonne M. Lubitz de tenter de vouloir répandre une théorie qui pourrait absoudre son fils de toute culpabilité », a-t-il déclaré au journal Rheinische Post. 

Persuadés que ce drame n'est qu'un accident, les parents d'Andreas Lubitz multiplient les initiatives pour réhabiliter l'image de leur fils, démentant sans relâche la thèse du suicide. Selon eux, « le crash du vol 9525 de la Germanwings pose encore de nombreuses questions sans réponses. Des faits étranges et des doutes subsistent sur le déroulé des événements. Nous menons toujours des recherches » ont-ils déclaré à la presse.

Des hypothèses balayées par les conclusions de l'enquête de la justice allemande. Selon les investigations, le copilote de 27 ans a bel et bien provoqué le crash en fonçant délibérément sur la montagne. La justice allemande a également estimé qu'il n'y avait pas de « responsabilités extérieures » dans ce drame et aucune poursuite n'a été engagée.

Déjà en 2016, Günter Lubitz avaient suscité l'indignation des proches de victimes en publiant un faire-part dans la presse allemande pour remercier ceux qui les avaient soutenus et entretenir le souvenir de leur fils. Aucune allusion aux victimes ou à leur entourage ne figurait dans leur message.