Alpes de Haute-Provence : Barcelonnette au bord du parc du Mercantour et proche de l’intégration ?

ENVIRONNEMENT / La Secrétaire d’État en charge de la Biodiversité se rendra ce mardi à Barcelonnette, l’occasion pour le maire d’œuvrer dans le sens de l’intégration au parc, afin d'obtenir l’appuie financier de l’État.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Un mois après la promulgation de la loi pour la préservation et la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, la Secrétaire d’État en charge de la Biodiversité se rendra ce mardi à Barcelonnette. Cette visite s’inscrit dans un programme de déplacements dans lequel Barbara Pompili rencontre des dirigeants et des personnels des organismes amenés à intégrer ou à collaborer étroitement avec l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB), créée par la loi, et qui sera opérationnelle dès le 1er janvier prochain.

Une rencontre est notamment prévue avec les élus de la ville pour la mise en place du processus d’adhésion au Parc national par la commune, qui sera facilitée par les dispositions issues de la loi sur la biodiversité. Facilité ? C’est ce qu’espère le maire de Barcelonnette, candidat à l’intégration du parc.

 

Barcelonnette aux portes du parc national du Mercantour

Si certaines communes du Haut-Verdon ont déjà intégré l’aire d’intégration, Barcelonnette est la seule commune de l’Ubaye à être candidate. Avec un objectif touristique et économique évident. « En novembre 2013 nous avions délibéré en faveur de ce projet, et aujourd’hui il n’y aucune raisons de ne pas le poursuivre », indique sur Alpes 1, le maire Pierre Martin-Charpenel. Le maire qui souhaite à travers le nouveau pôle de tourisme de l’Ubaye intégrer la marque du parc « qui serait d’évidence un label porteur pour la ville mais aussi pour la Vallée. »

Mais pour cela encore faut-il que le parc puisse répondre aux besoins budgétaires, et ça le maire de Barcelonnette en doute. « Les crédits du parc sont en baisse et le fonctionnement de base est difficilement assuré, cela fera partie des discussions avec Barbara Pompili afin que lors du vote du budget, cette réalité soit prise en compte », insiste le maire, qui assure de son côté que le parc du Mercantour voit d’un bon œil l’intégration de la capitale de l’Ubaye.

 

 

Biodiversité : une loi pour la nature, mais pour quoi faire ?

Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a été définitivement adopté le 20 juillet, par les députés à l’Assemblée Nationale. Pour Ségolène Royal, cette loi « vise à rétablir avec la nature des relations non seulement harmonieuses mais aussi fructueuses, bonnes pour la santé, bonnes pour l’innovation et bonnes pour l’emploi. » Mais quels sont les grands principes du projet de loi « biodiversité » ? la réponse en trois points qui touchent les parcs des Alpes du Sud :

 

La création de l'Agence Française pour la Biodiversité (AFB)

Quarante ans après la loi historique de protection de la nature de 1976,  elle entrera en fonction en 2017, sa structure comptera 1.200 agents et regroupera quatre établissements existants en un guichet unique : l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), l'Agence des aires marines protégées, les Parcs nationaux de France et l'Atelier technique des espaces naturels (Aten).

Elle sera l’interlocutrice de référence pour les acteurs de la biodiversité (associations, entreprises, collectivités, entreprises....), les appuyant en matière de connaissance, d'expertise et de gestion d'espaces naturels, et simplifiera la gouvernance de la Stratégie nationale de la biodiversité, désormais déclinée en régions. Dotée de 225 millions d'euros de crédits de fonctionnement, avec un budget abondé par deux sources de financement : la taxe affectée aux agences de l'eau (191 millions d'euros à compter de 2016) et le budget de l'État (35 millions d'euros).

 

Instauration du principe de solidarité écologique

Le projet de loi considère l'écosystème comme un tout et non un ensemble de particularités régionales. Il vise les aménageurs, généralise les stratégies régionales pour la biodiversité et veut créer des « zones à contraintes environnementales » afin « d'éviter, réduire, compenser » les impacts environnementaux.

 

Préservation  des espaces naturels et des ressources

La loi crée de nouveaux outils, comme les  zones prioritaires pour la biodiversité qui permettent de rendre obligatoires certaines pratiques agricoles nécessaires pour la conservation d'une espèce sauvage, via des contrats rémunérés. Et donc mieux préserver les espèces protégées dont le loup ? Sur cette question un flou semble subsister. Une espèce strictement protégée mais qui connaît des aménagements, notamment avec l’accroissement d’autorisations de tirs décrétés par le ministère de l’Écologie.