Alpes de Haute-Provence : les jeunes et la radicalisation, le 1er colloque s’est tenu à Digne-les-Bains

SOCIÉTÉ / Plus de 200 professionnels en lien avec les problématiques de phénomène de radicalisation chez les adolescents ont répondu présents à ce colloque.

 

- Alpes de Haute-Provence -

 

Après les attentats de novembre dernier, ce fut l’un des sujets qui est le plus souvent revenu sur le devant de l’actualité : la radicalisation des jeunes. Un colloque sur le thème de la prévention auprès des jeunes était organisé ce lundi à Digne-les-Bains par la Maison des Adolescents des Alpes de Haute-Provence. Objectif : comprendre les phénomènes de radicalisation  mais aussi les décrypter.

 

« Appartenir à une culture musulmane n’est plus un facteur exclusif non plus », F. Khosrokhavar, sociologue

Plus de 200 professionnels en lien avec les problématiques de phénomène de radicalisation chez les adolescents ont répondu présents à ce colloque. C’est le cas de Farhad Khosrokhavar, sociologue, professeur à l’école des sciences sociales, « le profil n’est pas unique, l’âge n’est pas restrictif. Il y a des jeunes, des adultes, des adolescents ». Il poursuit en expliquant que le genre non plus n’est pas déterminé, « le fait d’appartenir à une culture musulmane n’est plus un facteur exclusif non plus ».

 

« Il faut déconstruire une vision d’un monde construite très vite », J-P. Laffite, chargé de mission au comité international de prévention de la radicalisation

Une pluralité des profils qui soulignent ces chiffres : 30% des personnes signalées sont des femmes, moins de 20% sont des mineurs. Jean Pierre Laffite est magistrat, chargé de mission au comité international de prévention de la délinquance et de la radicalisation. Selon l’expert, la réponse doit être double : « déconstruire une vision d’un monde qui s’est très vite construite, en particulier avec les réseaux sociaux ». Pour cela, il faut des outils, des professionnels « comme des psychologues, des psychiatres. Mais il faut aussi une phase de reconstruction et définir un parcours de vie, y compris sur le terrain professionnel ».

Objectif de ce colloque à l’initiative la Maison des Adolescents des Alpes de Haute Provence : réunir les différents professionnels qui travaillent auprès des jeunes. Marion Mégy est coordinatrice de la Maison des Adolescents, « c’est une journée riche, dense et formatrice grâce à tous les intervenants réunis ».

Notez que selon une carte de France établie en 2015 par l'UCLAT l'unité de coordination de la lutte antiterroriste, de 21 à 29 personnes ont été signalées dans les Alpes de Haute-Provence. Quelques signes permettent notamment de détecter la radicalisation : la rupture avec la société et la démocratie ou encore la déscolarisation.