Alpes du Sud : nouvelle consultation pour abattre plus de loups en France

ÉCOLOGIE / Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) rend aujourd’hui un avis à la ministre de l’Écologie sur un projet d’arrêté permettant le prélèvement de six loups supplémentaires. Ce chiffre viendrait s'ajouter au quota de tir actuel.


-Alpes du Sud-

À ce jour, le seuil du nombre de loups pouvant être abattus a été fixé à 36 pour la période allant de juillet 2015 à juillet 2016. 34 loups ont été prélevés au niveau national dont huit dans le département des Alpes de Haute-Provence et six dans les Hautes-Alpes.

Ce mardi 9 février, c'est l'heure de la consultation du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN). Une commission administrative à caractère consultatif qui doit donner son avis lors de débats présidés par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.


La France est signataire de la convention de Berne

Une convention qui donne au loup le statut « d’espèce d’intérêt communautaire prioritaire » devant être protégée, mais qui admet des possibilités d’intervention de l'Etat, que le gouvernement utilise largement dans le cadre du Plan loup. Une convention qu’a promis d’attaquer le nouveau président du conseil Régional PACA, Christian Estrosi.

Revenu dans les années 1990 par l'Italie et concentré dans le Sud-Est (les départements les plus affectés sont les Alpes-Maritimes, les Alpes de Haute-Provence et le Var), le loup a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à près de 300. Avec un léger recul entre 2014 et 2015, selon les estimations de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage qui annonce à ce jour 282 loups sur le territoire français, avec un nombre d’attaques de troupeaux multiplié par deux en cinq ans (8.500 brebis tuées en France entre juillet 2014 et juillet 2015).


Une cohabitation qui coûte cher à l’État

Près de 12,2 millions d'euros, provenant du ministère de l'Agriculture et de l'Europe, ont été déjà attribués à la protection des troupeaux, dont 75 % pour le gardiennage par l'éleveur.

Une cohabitation qui coûte chère mais que les associations de défense du loup ne cessent de défendre en répétant que la cohabitation entre le loup et le pastoralisme est possible, en combinant les différents outils de protection (la présence humaine, les chiens de protection, les clôtures sécurisées, les flashs …) et la modification du système d’élevage.

 

Un plafond de prélèvement augmenté ?

Alors que l’avis du CNPN, qui pourrait déboucher sur le tir de six loups supplémentaires, n’est que consultatif, le député-maire de Forcalquier et président du comité national Loup, Christophe Castaner a lui aussi apporté sa pierre à l’édifice auprès de Ségolène Royal : « J’ai demandé à la Ministre une révision à la hausse du plafond pour encadrer les prélèvements éventuels faits jusqu’ à la fermeture de la chasse. »

Mais pour la période 2016/2017 le député rappelle que « le calcul du nombre de loups prélevables sera déterminé en fonction du nombre de loups tués pendant la période actuelle (…) ce chiffre de 36 avait été déterminé pour neutraliser la croissance du loup sans menacer l’espèce. Il n’est pas forfaitaire ou reconductible, il doit être établi en fonction des comptages.» Pour autant l’élu précise que si le quota venait à augmenter cela ne constitue « pas une fuite en avant vers le toujours plus (…) toutefois vu la pression insupportable sur l'élevage il doit être soutenu. Ségolène Royal l’a bien compris. »