Hautes-Alpes : Les Orres, FO pourrait appeler à la grève le 20 décembre

STATION / 103 salariés mécontents se sont rassemblés ce samedi après-midi sur le front de neige pour dénoncer la remise en cause de certains acquis sociaux



- Hautes-Alpes -


Ils étaient 103 salariés mécontents à s'être réunis ce samedi en début d'après-midi sur le front de neige des Orres. Une mobilisation à l'appel du syndicat FO. Au cœur du conflit : le gestionnaire de la station, la SEMLORE présidée par le maire Pierre Vollaire, qui menace du supprimer certains acquis.



Revoir certains acquis pour faire face à un avenir compromis selon P. Vollaire

Dans un courrier daté du 24 novembre, Pierre Vollaire explique ses choix par des "difficultés majeures qui pourraient compromettre l'avenir de la station à brève échéance". Il est notamment évoqué une perte cumulée sur les trois dernières années de deux millions d'euros, une baisse de la clientèle de 12 % depuis cinq ans et la liquidation au bois d'août dernier de la société Valorres, qui gérait 1.600 lits commerciaux. "Liquidation qui pourrait malheureusement être suivie par d'autres", poursuit le président de la SEMLORE.

Un contexte qui a poussé le gestionnaire de la station à revoir certains avantages salariaux. Six réunions ont été organisées depuis le mois de juin avec le Comité d'Entreprise pour étudier l'évolution de certaines primes notamment (prime key card pour les hôtesses de caisse, prime de décalage pour les dameurs, prime formateur...).  Si la mise en oeuvre des changements devait être effective dès le 30 novembre, Pierre Vollaire a accepté de reprendre les négociations toute la saison avant une prise d'effet au 17 avril 2016.


"Les chiffres annoncés sont faux", répond FO


Le syndicat dénonce les chiffres présentés par la SEMLORE, "un bilan prévisionnel annonçant une perte de 250.000 euros alors que le résultat après bilan est positif d'environ 70.000 euros". Selon FO, la perte financière cumulée de 2 millions d'euros comme avancée par Pierre VOllaire correspond non pas à un déficit de fonctionnement mais à des investissements disproportionnés de l'ancienne municipalité compensée par un prêt régulièrement remboursé.

Quant à la perte de fréquentation, l'organisation syndicale demande à la SEMLORE de rendre la station plus attractive, "ce n'est pas aux salariés de compenser un marché stagnant. Des réunions ont eu lieu mais jamais les élus n'ont validé cette remise en cause. L'employeur s'est borné à leur présenter les mesures qu'il envisageait". Enfin, FO se dit contre l'intégration des primes aux salaires comme envisagée par la SEMLORE, "il ne peut être pratiqué une différence de salaire pour deux emplois identiques, quid des nouveaux embauchés, certainement pas une augmentation sur trois ans pour obtenir un niveau identique exigé par la loi".

FO demande donc d'annuler la dénonciation des usages sociaux, de reprendre les négociations, "sans réponse favorable, un préavis de grève sera déposé pour le 20 décembre prochain".