- Hautes-Alpes -
Ils étaient 103 salariés mécontents à s'être réunis ce samedi en début d'après-midi sur le front de neige des Orres. Une mobilisation à l'appel du syndicat FO. Au cœur du conflit : le gestionnaire de la station, la SEMLORE présidée par le maire Pierre Vollaire, qui menace du supprimer certains acquis.
Revoir certains acquis pour faire face à un avenir compromis selon P. Vollaire
Dans un courrier daté du 24 novembre, Pierre Vollaire explique ses choix par des "difficultés majeures qui pourraient compromettre l'avenir de la station à brève échéance". Il est notamment évoqué une perte cumulée sur les trois dernières années de deux millions d'euros, une baisse de la clientèle de 12 % depuis cinq ans et la liquidation au bois d'août dernier de la société Valorres, qui gérait 1.600 lits commerciaux. "Liquidation qui pourrait malheureusement être suivie par d'autres", poursuit le président de la SEMLORE.
Un contexte qui a poussé le gestionnaire de la station à revoir
certains avantages salariaux. Six réunions ont été organisées depuis le
mois de juin avec le Comité d'Entreprise pour étudier l'évolution de
certaines primes notamment (prime key card pour les hôtesses de caisse,
prime de décalage pour les dameurs, prime formateur...). Si la mise en
oeuvre des changements devait être effective dès le 30 novembre, Pierre
Vollaire a accepté de reprendre les négociations toute la saison avant
une prise d'effet au 17 avril 2016.
"Les chiffres annoncés sont faux", répond FO
Le syndicat dénonce les chiffres présentés par la SEMLORE, "un bilan prévisionnel annonçant une perte de 250.000 euros alors que le résultat après bilan est positif d'environ 70.000 euros". Selon
FO, la perte financière cumulée de 2 millions d'euros comme avancée par
Pierre VOllaire correspond non pas à un déficit de fonctionnement mais à
des investissements disproportionnés de l'ancienne municipalité
compensée par un prêt régulièrement remboursé.
Quant à la perte de fréquentation, l'organisation syndicale demande à la SEMLORE de rendre la station plus attractive, "ce n'est pas aux salariés de compenser un marché stagnant. Des réunions ont eu lieu mais jamais les élus n'ont validé cette remise en cause. L'employeur s'est borné à leur présenter les mesures qu'il envisageait". Enfin, FO se dit contre l'intégration des primes aux salaires comme envisagée par la SEMLORE, "il ne peut être pratiqué une différence de salaire pour deux emplois identiques, quid des nouveaux embauchés, certainement pas une augmentation sur trois ans pour obtenir un niveau identique exigé par la loi".
FO demande donc d'annuler la dénonciation des usages sociaux, de reprendre les négociations, "sans réponse favorable, un préavis de grève sera déposé pour le 20 décembre prochain".