Hautes-Alpes : les migrants arrivés à Briançon pensent déjà à leur avenir

SOLIDARITÉ / « Si demain, ils veulent repartir, ils repartent. Par contre, nous, nous allons leur offrir la possibilité de participer à des activités, qu’elles soient sportives, culturelles, ou l’apprentissage de la langue. »

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- Hautes-Alpes –

Vers deux heures du matin ce samedi 7 novembre 2015, un bus en provenance de Calais s’est arrêté devant le local de la Protection Civile de Briançon. 21 réfugiés, dont deux couples et l’un avec un enfant, descendent. Ils viennent d’effectuer un voyage de 12 heures. « Un très long voyage, puisqu’ils sont partis vers 10h30/11h de Calais. Ils se sont arrêtés, pour déposer un premier groupe, en Haute-Marne. Un long voyage éprouvant, vers l’inconnu, alors qu’ils ont déjà traversé beaucoup d’horreurs », a commenté Isabelle Sandrané, la sous-préfète de Briançon.


« Ils semblaient heureux d’arriver, un petit peu sur la défensive et on les comprend. La barrière de la langue est quand même beaucoup, puisque pour la plupart ils parlent l’arabe littéraire », explique sur Alpes 1 Stéphanie Bertier, président de la Protection Civile de Briançon. Un repas leur a été proposé à leur arrivée sur la ville, ainsi qu’un examen médical.


2.000 réfugiés en PACA


   


Par la suite, individuellement, ils seront suivis. « Si demain, ils veulent repartir, ils repartent. Par contre, nous, nous allons leur offrir la possibilité de participer à des activités, qu’elles soient sportives, culturelles, ou l’apprentissage de la langue », précise le maire de Briançon, Gérard Fromm. Toutes ces personnes sont en situation régulière, bénéficiant d’un titre de séjour temporaire. Si elles le souhaitent, elles pourront faire une demande d’asile en France.    

Ces 21 migrants seront répartis dans deux foyers de la ville : Épicéa et Les Peupliers. Ils sont originaires d’Érythrée et du Soudan, mais aussi d’Iran et du Tchad. « Contrairement à ce qui était annoncé, ces gens entrés clandestinement sur notre territoire ne sont pas tous issus de pays ‘en guerre’, puisque ce n’est pas le cas de l’Iran ou du Tchad », a même réagit Amaury Navaranne, la tête de liste Front National aux régionales dans les Hautes-Alpes.


Des réfugiés qui font débat




Des élus sont venus soutenir cette action de la ville de Briançon. Pour la tête de liste PS-PRG aux régionales, Christophe Castaner, « il ne faut pas avoir peur. Il faut tendre la main. Moi, j'ai une vraie émotion personnelle à voir ces femmes qui viennent d'arriver, avoir la force de sourire encore, parce qu'elles sont accueillies, parce qu'on leur propose une soupe et qui sont heureux d'avoir un logement. » Son collègue des Hautes-Alpes, en tant que tête de liste, Christophe Pierrel a également réagit. « Il y a deux choix dans la vie, soit vous  laisser mourir de froid des migrants à Calais, soit vous faite comme à Briançon. C'est un vrai choix de solidarité. »


Dans d'autres communes des Hautes-Alpes qui s'apprêtent à accueillir des réfugiés, on est partagé sur la question. C'est le cas à Chabottes notamment et à Orcières, ou encore à Aspres-sur-Büesh, petite commune de 850 âmes qui s'apprête à accueillir une trentaine de migrants. La région PACA qui prévoit d’en accueillir 2.000 sur son territoire.

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