Région PACA : ou quand l'impact climatique n'est pas pris en compte par les candidats

ELECTION 2015 / Alors que les candidats font campagne sur des compétences hors région, un rapport de 2011 de la région PACA évoque les dangers d'un changement climatique et la mutation nécessaire à prendre en compte.


Région PACA –- Elections régionales : si les candidats font actuellement campagne autour de thématiques hors compétences, ils seront néanmoins attendus dans les urnes sur un sujet qui agite le monde. A la veille de la COP 21, l’environnement devra faire partie de leurs programmes. Une compétence directe, puisque la Région est en charge du développement durable, de la protection de la biodiversité, du climat ou encore de la qualité de l'air. Le prochain mandat devra être celui de l’action en la matière, comme en atteste une étude régionale de 2011, qu’Alpes 1 s’est procurée.  


Des températures en hausse jusqu’au 5,5 degrés : mutation du tourisme et risques sanitaires

La Région PACA sera, à l’horizon 2030, celle de tous les enjeux climatiques. Selon Météo France, elle sera celle du globe où les impacts seront les plus importants et les plus précoces. Le rapport parle de fortes augmentations de températures, entre 1 et 2,5 degrés en 2030, et 2 à 5,5 degrés en 2080. Ce qui impactera en particulier nos territoires alpins, prévient le rapport. La région sera également le théâtre d’anomalies climatiques allant en s’intensifiant dans les deux ou trois décennies à venir. Entre précipitations hivernales et sécheresses estivales, l’activité touristique mutera. Peut-être une opportunité pour les Alpes du Sud, avec des flux de touristes qui déserteront les territoires littoraux pour privilégier nos départements, reconvertis en écotourisme et tourisme rural.  Des anomalies climatiques qui pourraient toutefois créer un grave désordre sanitaire, avec des périodes caniculaires augmentant la mortalité et le développement de maladies à vecteurs et allergènes, mais aussi des risques d’importants incendies et d’inondations.


L’or bleu en diminution : entre conflits, impacts sur la biodiversité, et baisse de la production électrique

Quant à l’eau, sa ressource diminuera. Un manque de l’or bleu qui créera en premier lieu des conflits d’usage, une aggravation des phénomènes de pollution, une salinisation des eaux souterraines littorales. Mais aussi un problème quant à la production d’électricité, la région étant dépendante des ressources hydrauliques. L’hydraulique fournit 30 % de l’énergie en région notamment grâce au barrage de Serre-Ponçon. La biodiversité devrait aussi être impactée par la diminution des ressources en eau, certaines espèces déclineront, des milieux seront totalement détruits.


Une agriculture en mutation

Loin de simplement tirer un constat, le rapport dessinait déjà en 2011 certaines pistes de réflexion. Face à l’étalement urbain, avec une population estimée en 2040 à 5,6 millions d’habitants en région, la consommation foncière va s’accroitre et parallèlement, les espaces agricoles seront grignotés pour disparaître aux deux tiers. Une reconversion du secteur est donc à envisager avec une option vers l’agriculture de proximité et des débouchés agro-industriels.