Alpes de Haute-Provence : Le projet de CET des Parrines, un échec politique pour G.Sauvan

ENVIRONNEMENT / 15 ans de projet et d’étude, 800.000 euros déjà dépensé. Le projet de centre d’enfouissement technique, sur Château-Arnoux-Saint-Auban, défendu par le président du conseil départemental des Alpes de Haute-Provence, Gilbert Sauvan, est un échec politique en faveur du développement durable. Ou quand les politiques manquent de courage.


Alpes de Haute-Provence – Si dans les Alpes du Sud, un exemple devait être pris sur le manque de courage, et sur l’échec d’une politique en faveur du développement durable, le projet de centre d’enfouissement technique (CET) des Parrines, serait un cas d’école.


Rappel des faits :

Le CET un projet porté depuis 1999 par le Conseil Général, puis rejoint en 2002, par le SYDEVOM, le Syndicat Mixte Départemental d’Élimination et de Valorisation des Ordures Ménagères, devrait s’étendre sur 40 hectares, pour enfouir 60.000 tonnes de déchets par an sur la commune de Châteaux-Arnoux-Saint-Auban. 15 ans de projet et d’études qui ont couté à la population près de 800.000 euros, auxquels pourrait s’ajouter, de plus de 20.000.000 millions d’euros, si le projet arrive à terme.

En première ligne des opposants au projet, l’association de Sauvegarde des Parrines et le maire de la commune, Patrick Martellini, - également président de la communauté de communes de la Moyenne Durance - près à toutes les actions pour empêcher, depuis son élection en 2008, l’installation de ce CET. Appuyé dans son action par 14 autres maires, et deux conseillers départementaux de la majorité PS.


Jean-Louis Bianco, Gilbert Sauvan, l’échec du père et du dauphin

Si pour le premier, l’idée était de fournir, en 1999, une réponse à la question des déchets posée par l’État, l’entêtement sur ce projet en revient à leurs présidences successives au Conseil Général du département (ex-conseil départemental). Comment l’un comme l’autre ont pu à ce point s’entêter à  imposer un projet à des maires élus par les habitants d’un territoire impacté ?


Pas le choix, il fallait trouver une solution ? Ou conservatisme prégnant ?

De commissions d’enquêtes défavorables, en report de décisions pour complément d’informations en passant par une ministre de l’écologie, Ségolène Royal, qui ne veut plus entendre parler de ce genre de projet en France, le CET, est une preuve par l’exemple, que les élus PS du département ont été sourd faisant preuve d’un conservatisme, au point de faire fi de propositions alternatives, et de réunions consultatives si souvent réclamées par les opposants.

Une sortie de situation par la petite porte.

Une sortie sous forme de faiblesse politique, car en repoussant l’autorisation d’exploitation du projet jusqu’au 31 décembre, le département se débarrasse du poids  d’une décision encombrante.

En effet la loi NOTRE passant par-là, la gestion des déchets reviendra à la région, après les prochaines élections régionales ayant lieu les 6 et 13 décembre prochain, qui devra établir un nouveau schéma régional, à la défaveur du département.

Et dans ce qui semble être la dernière ligne droite d’un projet départementale, le préfet des Alpes de Haute-Provence, Patricia Williaert, fait figure de partie prenante d’une politique insufflée par Gilbert Sauvan, passer la patate chaude au prochain président de région.


Que pourra faire la région demain ?

Car si le dossier sort des compétences du département, il n’en sera pas pour autant entériné. Plusieurs possibilités s’offre à elle :

La région décide d’aller jusqu’au bout du projet actuel, considérant que trop d’argent a déjà été dépensé, avec la perspective d’une nouvelle épreuve de force.

Repenser dans un nouveau schéma régional la gestion des déchets, s’appuyant sur l’expérience du maire de Manspach, commune du Haut-Rhin, Dany Dietmann. L’édile était venu présenter son alternative aux habitants de Châteaux-Arnoux-Saint-Auban en juin dernier. Partageant son expérience face à un problème similaire, et qui a réussi à faire plier tout un département. Avec une idée « simple » : D’un simple stockage dans des trous ou une incinération des déchets qui montrait ses limites, la commune, puis la communauté de communes de 15.000 habitants ont envisagées une méthode incitative.  Mieux on trie et moins on paye. A l’époque, se sont 350 kg de déchets par personne, qui sont récoltés, aujourd’hui ce n’est plus que 76 kg. Avec un coût en diminution, se trouvant autour des 60 euros par habitant par an tout compris. Avec comme point d’orgue du projet les économies, voir la plus-value réalisée : la revente des produits triés a fait rentrer dans les budgets entre 430 et 450.000 euros par an.

Enfin, proposition complémentaire à celle développée précédemment, proposer à la région un travail en commun, entre le département des Alpes de Haute-Provence et Hautes-Alpes, avec des actions de tri et de méthanisation plus importante, supporté par une de chalandise plus grande. Avec une perspective de création d’emplois et de retombées économiques plus conséquentes.