Hautes-Alpes – A l’approche des élections municipales de 2014, le projet avait généré de vifs affrontements entre la gauche, défenseure de la chaufferie, et le candidat de droite, Romain Gryzka, mettant en avant « les risques pour la santé, l’urbanisme, la pollution visuelle ». Cependant, c’est le 22 juin dernier que tout se dénoue : le commissaire en charge de l’enquête publique concernant la chaufferie donne un avis favorable. Ses conclusions reposent « sur la qualité de développement durable du projet, sur le besoin énergétique auquel il répond, sur les retombées économiques de l’opération, sur l’amélioration de la qualité de l’air induite, ainsi que sur la pérennité de l’approvisionnement en bois. »
Un large réseau de chauffage urbain
Installée dans deux anciens
bâtiments militaires du quartier Colaud, la chaufferie bois alimentera un
réseau de chaleur de plus de 6 km. Ce dernier desservira 27 bâtiments notamment
quatre HLM, le centre commercial Grand’Boucle, l’hôpital des Escartons, une
dizaine de résidences ou encore l’établissement scolaire d’Altitude. La
chaufferie se composera de quatre chaudières, dont deux à bois, de deux filtres
pour le traitement des fumées ainsi que de deux containers fermés permettant la
récupération et la mise en valeur des cendres. La chaleur sera distribuée par
le biais d’un réseau de canalisations.
Un projet local et écologique
Un projet qui se veut, selon la
municipalité, local et respectueux de l’environnement. Son approvisionnement en
bois proviendra de trois sources distinctes : 60% de plaquettes forestières
issues de forêts locales, le reste de bois de récupération et de déchets de
scierie. Cette chaufferie évitera
l’équivalent des émissions de CO2 de plus de 80 000 voitures et permettra la
création d’un local pédagogique dédié aux énergies renouvelables.
Booster l’économie locale
La chaufferie sera donc peu énergivore, mais surtout économique : financée à hauteur de 12 millions d’euros par la société privée Briançon Biomasse Energie, elle a pour objectif de garantir un prix stable de l’énergie. Avec des travaux de réalisation en circuit court et de maintenance effectués par des entreprises locales, elle permettra également la création d’emplois dans le pays briançonnais.