Alpes de Haute-Provence : Manuel Valls appelle à la responsabilité EELV et communistes

ÉLECTION 2015 / Le Premier Ministre était en visite à Forcalquier ce mercredi. Il a accordé un entretien exclusif à Alpes 1, pour évoquer notamment la question des élections régionales


Alpes de Haute-Provence – Trêve estivale pour le Premier Ministre, et premier détour de soutien pour la campagne des régionales. Manuel Valls a pris la direction de Forcalquier ce mercredi, afin de soutenir la candidature de Christophe Castaner, député-maire de la ville, et tête de liste PS aux élections. En vacances dans les Alpilles, Manuel Valls passe du repos au soutien politique en se prêtant au jeu de la déambulation dans la sous-préfecture des Alpes de Haute-Provence, sous le feu des journalistes et des citoyens.

Guidé par Christophe Castaner, Manuel Valls était également entouré des représentants politiques locaux : Jean-Yves Roux, sénateur PS, Michel Vauzelle Président du Conseil Régional, et Jean-Louis Clément chef de file PACA du Parti Radical de Gauche (PRG). Au programme visite de la ville, avec pêle-mêle la station lavande, halte à un jardin « de poche » où tous les métiers du patrimoine et de l’insertion de jeunes sont représentés, montée jusqu’au plateau de la Citadelle qui domine la cité et retour au Couvent des Cordeliers pour reparler de lavande avec l’Université des Senteurs et Saveurs, enfin de rencontrer d’autres jeunes s’étant lancés en formation et en insertion patrimoniale.


Le PS à la peine et une gauche dispersée

La campagne s'annonce difficile en PACA pour le Parti Socialiste alors même que la région est à gauche depuis 1998. Selon un sondage Ifop-Fiducial publié fin juin, Marion Maréchal-Le Pen (FN) arriverait en tête au premier tour avec 32 %, et Christian Estrosi (les Républicains) recueillerait 29 %, suivi par la liste conduite par Christophe Castaner (PS) avec 17 %, puis EELV et le Front de Gauche (si l’union est conclue) avec 14%.


Manuel Valls appelle l’autre gauche à la responsabilité du premier tour

C’est dans ce contexte que la gauche part en ordre dispersé avec EELV qui cherche un accord avec le Front de Gauche et le Parti Communiste. Le Premier Ministre, Manuel Valls, les a appelés à la responsabilité « face à l’extrême droite. Le rassemblement est indispensable dès le premier tour. S’il n’a pas lieu au premier tour, il aura de toute façon lieu au second. Autant hâter les choses, le réaliser dès le 6 décembre et placer Christophe Castaner en tête ».

Outre ce manque d’accord au premier tour, des troubles sont récemment apparus entre les candidats PS. Christophe Castaner a écrit fin juin au Premier Secrétaire du parti Jean-Christophe Cambadélis, pour lui demander d'écarter Jean-David Ciot, tête de liste dans le département des Bouches-du-Rhône et ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini. Principal grief envers ce dernier, être candidat alors qu'il comparaîtra aux côtés de Jean-Noël Guérini le 25 novembre devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Dans sa lettre au premier secrétaire national du PS, Christophe Castaner affirme que « ce rendez-vous judiciaire est totalement incompatible avec la nécessaire éthique d'une campagne en Provence-Alpes-Côte d'Azur ».


Après un discours de soutien mutuel, dans lequel Christophe Castaner a rappelé le lien d’amitié qui l’unissait depuis longtemps avec Manuel Valls, tous deux anciens jeunes Rocardiens - ce qui n’a pas manqué d’amuser le Premier Ministre, lançant un clin d’œil à un Michel Vauzelle, président sortant et Mitterrandien de la première heure. Ndlr - le Premier Ministre a mené un déjeuner politique d’une heure. Car après 17 ans entre les mains de la gauche, la pression est intense pour ces élections régionales, « une élection n’est jamais un rendez-vous anodin, c’est l’occasion de faire un bilan de la région, celui de Michel Vauzelle. Mais aussi de se faire une opinion des candidats, de leurs projets et de celui qui rassemblera le plus d’habitants », explique au micro d’Alpes 1 Manuel Valls. Le Premier Ministre, qui reste réaliste quant à l’impact du bilan gouvernemental pour faire balancer les voix entre gauche et droite, « les électeurs portent aussi un jugement sur la politique du gouvernement, mais je suis confiant dans la baisse du chômage et l’amélioration économique. » 

Retrouvez l’interview exclusive de Manuel Valls sur Alpes 1 ici.