Hautes-Alpes / Tunnel du Chambon : Réunion ministérielle à Paris, quels espoirs?

ROUTES / Les régions PACA et Rhône-Alpes devront présenter à l’État, les études et travaux à réaliser sur la RD 1091 pour sa mise aux normes et la rénovation de ses ouvrages



Hautes-Alpes – Ils étaient cinq hier à Paris, dans les bureaux du Ministère des Transports pour alerter l’État sur le tunnel du Chambon, la RD 1091 et plus largement les ouvrages sur les départements : Jean-Marie Bernard, président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, Marcel Cannat, vice-président en charge des routes, Gérard Fromm, maire de Briançon, Bernard Perazio vice-président en charge la voirie du Département de l’Isère et Sonia Chamoux du Collectif du Chambon (qui dans ce dossier avait demandé la démission de Jean-Marie Bernard) ont été reçus au Ministère des Transports, non pas par le Secrétaire d’État Alain Vidaliès, mais par l’un de ses conseillers spéciaux  Jean Mallot et par Christophe Pierrel, chef de cabinet adjoint auprès du Président de la République.


Qu’est-il ressorti de la réunion ?


Pas d’annonces d’aide financière exceptionnelle, ni d’engagement de l’État, qui n’a pas la compétence en la matière, puisqu’on parle d’ouvrage sur une route départementale, mais des orientations, comme le lancement d’une expertise de viabilité, pour l’installation d’un pont flottant sur le lac du Chambon, qui sera mise en place avant la fin de la semaine.

Il a été décidé de solliciter conjointement les régions PACA et Rhône-Alpes, pour la mise en place d’un fond de soutien pour les entreprises, tout en demandant au Ministère des Finances un report dans les versements des cotisations et aides fiscales exceptionnelles.

Les deux régions qui devront aussi présenter à l’État, les études et travaux à réaliser sur la RD 1091 pour sa mise aux normes et la rénovation de ses ouvrages. Des travaux estimés actuellement à plus de 50 millions d’euros sur les deux départements. En fonction de tout cela, un plan pluriannuel d'investissement pourra être envisagé et financé par les régions et l’État, à travers la révision du Contrat Plan État Région (CPER). Un CPER 2015/2020 dans lequel devra également être présenté un plan d’investissements pour la rénovation globale des ouvrages du département, sur plusieurs années – entre 10 et 15 ans -.

L’une des propositions avancées par Christophe Pierrel a été également de centraliser le dossier auprès d’un seul et même interlocuteur, afin de ne plus avancer individuellement. Une personne en capacité de superviser l’ensemble d’un dossier complexe, bi-départemental et bi-régional. Et en la matière, peu sont en capacité de répondre à ce cahier des charges, si ce n’est peut-être le préfet de région PACA. En effet, Michel Cadot est également préfet de massifs et par conséquent compétent sur l’ensemble du territoire.


Un déplacement à Paris, sans volonté d’y associer les parlementaires des Hautes-Alpes et aux airs d’opposition politique.


Esprit du collectif y es-tu ? Pas sûr. Ni Joël Giraud, député, ni Patricia Moret-Richaud, sénatrice des Hautes-Alpes n’étaient du voyage. Plus qu’une symbolique, puisque les parlementaires restent les interlocuteurs privilégiés des ministères.

Autre absent, Arnaud Murgia, conseiller départemental Les Républicains de Briançon 1 (canton sur lequel se trouve le tunnel), très actif dans ce dossier. Il est resté sur le quai de la gare. Une explication qui réside probablement dans le fait que la réunion parisienne fut initiée par Gérard Fromm, maire PS de Briançon et conseiller départemental de Briançon 2, opposant farouche à son homologue sur le canton de Briançon 1. 


Le collectif du Chambon demande toujours la démission de Jean-Marie Bernard.


Malgré la présence d’une représentante du collectif, Sonia Chamoux, la tension ne sera pas redescendue d’un cran entre les deux partis.

« Quand Jean-Marie Bernard nous promet de ne pas parler inconsidérément à la presse et qu'une fois dans son TGV il répond à tous les journalistes pour dire que nous n'avons rien obtenu, nous pouvons conclure que notre demande de démission est juste et peut être réitérée » déclare, chez nos confrères d’H’Actu Presse, Sonia Chamoux.

Philippe Raybaudi, porte-parole du collectif, justifiait également cette colère sur Alpes 1, par « le non-respect de la parole donnée (…) on décide de mener l’action de concert avec les élus, et une fois sortis de la réunion chacun -les élus- communiquent de leurs côtés ». Ajoutant que « Sonia (Chamoux) avait exposé la détresse le désarroi des habitants et des professionnels de La Grave et Villard auprès d’oreilles attentives en donnant toutes les fiches ainsi que les coordonnées de toutes les commissions du collectif, pour les transmettre en son nom aux ministères impliqués, et sur cette action rien n’a été communiqué par les élus ! ».

Exaspéré, Philippe Raybaudi, nous rappelle qu’au-delà de l’urgence, il y a également la saison d’hiver qui compte « 25 à 30.000 voitures par jour (…) si les solutions d’urgence ne répondent pas aux besoins à moyen terme, pour moi les choses sont simples on peut mettre la clef sous la porte (…) ce n’est pas lorsqu’il y aura un mètre de neige qu’il faudra se poser la question, car si la solution du micro-minage échoue, le dossier du Chambon est parti pour plusieurs mois de travaux ! »

Enfin quant à l’absence de parlementaire lors de la réunion parisienne, le porte-parole ne se l’explique pas : « pourquoi les députés des Hautes-Alpes et de l’Isère qui étaient pourtant en pointe dès le début n’étaient pas présents ? Il faudra qu’on m’explique également ».

Notez que le micro-minage de la voûte du tunnel du Chambon est prévu ce mardi, une opération qui sera suivie du bétonnage de la structure.

Jean-Marie Bernard sera l’invité de Midi Pétante en direct aujourd’hui pour répondre aux questions d’Alex Cam et Cyrielle Michard.