Hautes-Alpes : Une quinzaine de caméras de vidéo-protection dans l’Embrunais

SECURITE / La vidéo-surveillance, ou vidéo-protection, fait partie des mesures des élus pour répondre aux attentes sécuritaires de la population, mais que sait-on de leur efficacité ? Éléments de réponse ici.

Hautes-Alpes – Invitée de Midi Pétante et interrogée sur les moyens de lutter contre les incivilités, ainsi que des futurs moyens pour répondre au sentiment d’insécurité sur son territoire, la présidente de la communauté de communes de l’Embrunais, Chantal Eymeoud, a annoncé le vote en conseil communautaire par 31 voix pour (sur 33 votants) l’installation d’environ 15 nouvelles caméras de vidéos-protection. Installées essentiellement sur les zones carrefours.

La Vidéo-protection – vidéo-surveillance, on est où dans les Alpes du Sud ?

La vidéo-surveillance, ou vidéo-protection,  fait partie des mesures des élus pour répondre aux attentes sécuritaires de la population, et d’après les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur, le nombre de communes équipées d’un dispositif de vidéosurveillance en 2012 a plus que quadruplé depuis 2006 (des chiffres remis en cause et revu à la baisse par la Cour des Comptes – Ndlr-). Et nombreuses sont les villes dans les Alpes du Sud à avoir investi dans ce système, 13 au total toutes en zone gendarmerie, sauf à Gap qui est en zone police.

Dans le détail dans les Hautes-Alpes, des caméras sont en place sur Orcières 1850, Risoul, Vars, Embrun, Gap, Le Dévoluy. Dans les Alpes de Haute-Provence : Sisteron, les Mées, Oraison, Mane, Manosque, Gréoux-les-Bains, St Croix du Verdon.

Fausse bonne idée ?

A vrai dire, peu d’étude ont été faites sur le sujet, seule la Cour des Comptes en 2011 a révélé un rapport peu à l’avantage de ce système. Si elle constate quelques avantages à la vidéosurveillance – déterminer quels effectifs de police mobilisés en fonction de la gravité des faits, interpeller en flagrant délit, identifier les voitures en stationnement interdit – c’est pour mieux démonter le mythe d’une baisse de la délinquance. Et râler contre l’absence d’analyse scientifique sur le lien entre la vidéosurveillance et le nombre de délits commis.

A contrario, la Cour des comptes cite l’exemple de Lyon. La ville a évalué l’efficacité du dispositif dans 57 zones, surveillées et non surveillées. Dans les premières, la délinquance a diminué de 23,5% en trois ans. Dans les secondes, de 21,9%. La différence n’est donc pas significative. Et parmi les délits élucidés, une quantité négligeable l’a été grâce à l’usage de caméras.

Un coût élevé 

Rémunération des personnels, maintenance des équipements et loyer de la fibre optique : la Cour estime le coût d’une caméra à 7400 euros par an. Au total, les dépenses de fonctionnement représentent 300 millions d’euros chaque année, supportées par les collectivités territoriales. Reste aux villes des Alpes du Sud à mener des études afin de contester le rapport de la Cour des Comptes.