Crash A320: les assureurs provisionnent 300 millions de dollars

CRASH A320 / Les assureurs de Germanwings ont indiqué mardi avoir provisionné 300 millions de dollars après le crash d'un Airbus qui a fait 150 morts le 24 mars dans les Alpes françaises où les recherches pour la deuxième boîte noire se poursuivent.


Alpes de Haute-Provence - Les assureurs de Germanwings ont indiqué mardi avoir provisionné 300 millions de dollars après le crash d'un Airbus qui a fait 150 morts le 24 mars dans les Alpes françaises où les recherches pour la deuxième boîte noire se poursuivent.

Le consortium d'assureurs conduit par le géant allemand du secteur Allianz a mis de côté 300 millions de dollars (279 millions d'euros), a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe Lufthansa, maison-mère de Germanwings.

Cette somme servira à couvrir les probables demandes de dommages et intérêts des familles des victimes ainsi que le coût de l'avion détruit, a précisé cette porte-parole, confirmant des informations du Handelsblatt.

Dans son édition de mardi, le quotidien allemand des affaires explique que les dommages et intérêts versés dans le cadre d'un crash aérien se montent généralement à un million de dollars par passager mais la présence d'Américains parmi les victimes pourraient conduire à une indemnisation plus importante.

L'avion était assuré à hauteur de 6,5 millions de dollars, d'après le Handelsblatt, qui cite des sources proches du dossier.

L'appareil, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, s'est écrasé il y a une semaine exactement dans les Alpes de Haute-Provence (sud-est de la France), faisant 150 victimes.

Le copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, est soupçonné d'avoir profité d'une absence du commandant pour s'enfermer seul dans le cockpit et précipiter délibérément l'avion sur le massif montagneux.

Même s'il était prouvé, l'aspect intentionnel du drame ne changerait rien aux indemnisations auxquelles les proches des victimes ont droit, selon des spécialistes du secteur.

Lundi, le Parquet de Düsseldorf (ouest), chargé de l'enquête côté allemand, avait révélé que le jeune homme, dont les problèmes psychiques ont alimenté les révélations de la presse allemande, avait suivi un traitement pour des tendances suicidaires dans le passé, mais pas au moment du drame.

Cité mardi par le quotidien populaire Bild, un enquêteur évoque comme "mobile principal" sa "peur" de "perdre son aptitude au vol en raison de ses problèmes de santé". Le journal, qui ne cite pas de source, écrit encore qu'Andreas Lubitz, qui aurait de surcroit souffert de problème oculaire, voulait "faire un break" mais refusait tout certificat médical qui aurait pu mettre en danger sa licence de pilote.

Spécialistes israéliens sur place

Sur le site du crash, les recherches ont repris mardi matin peu avant 09H00.

Les enquêteurs et gendarmes, qui ont collecté "plus de 4.000 pièces", débris de l'avion et corps, peuvent désormais accéder à la zone par une piste aménagée depuis dimanche, selon la gendarmerie française.

L'un des objectifs est de retrouver la deuxième boite noire, qui demeure introuvable. "Des sondages par perche dans la terre" sont effectués car "on peut supposer qu'elle a été enterrée", a-t-on précisé.

Deux hélicoptères tournaient par ailleurs au-dessus du site et ses alentours pour tenter de retrouver d'autres éléments qui se trouveraient a l’extérieur de la zone de recherche. Deux hélicoptères de l'armée allemande étaient attendus dans la journée.

Selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), huit spécialistes israéliens ont également été dépêchés sur place afin d'aider notamment à retrouver les morceaux du corps d’une victime juive. Ces spécialistes sont rodés à cet exercice du fait des attentats en Israël, le judaïsme imposant l'intégrité du corps des victimes lors de l'inhumation.

Dans un communiqué, le Bureau enquête analyse (BEA) français pour l'aviation indique que l'enquête "va s'attacher à décrire plus précisément (...) le déroulement du vol" et aussi "étudier les failles systémiques qui auraient pu conduire" au drame.

Du côte de l'identification des victimes, environ 400 échantillons prélevés sur les morceaux de corps ont été envoyés à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), près de Paris.

78 profils ADN de passagers ou membres d'équipage ont été isolés mais aucune victime n'a été formellement identifiée. Les résultats définitifs ne seront connus qu'"entre deux et quatre mois" et seront d'abord communiqués aux familles, selon la gendarmerie.

Mercredi, un service œcuménique funèbre aura lieu à 17H à l’église catholique de Haltern (ouest de l'Allemagne), d’où étaient originaires les 16 élèves allemands morts dans la catastrophe.

Par Damien STROKA-Afp