Alpes de Haute-Provence : la gauche réussit à sauver sa majorité

POLITIQUE / Mais quel que soit le calcul, force est de constater que le FN fait maintenant le jeu du tripartisme dans le département.

Alpes de Haute-Provence - Les Alpes de Haute-Provence, seul département fidèle à la gauche en région PACA, qui renvoie le FN dans les cordes. En effet, à l’issu de ce second tour, les électeurs se sont plus mobilisés qu’en 2011 et qu’au 1er tour, afin de redistribuer les cartes et redonner la majorité au président du Conseil général sortant, Gilbert Sauvan, avec 10 sièges contre 5 pour la droite. Gilbert Sauvan devrait donc être réélu sans surprise jeudi prochain.

Le FN dans les cordes, c’est vrai, mais seulement si l’on s’en tient au retournement de situation du second tour, après de très bons résultats au premier tour. Mais au delà de cela, le parti s’installe à lui seul comme seconde force politique dans les Alpes de Haute-Provence, après le PS et devant l’UMP. Un calcul, qui au passage, diffère si on additionne les partis de droite, qui placent alors le FN en 3ème position.

Le FN fait le jeu du tripartisme

Mais quel que soit le calcul, force est de constater que le FN fait maintenant le jeu du tripartisme dans le département, même sans élus au futur conseil départemental. Et c’est bien là le message à retenir pour la gauche. Si la majorité leur appartient de nouveau, nombreux sont les électeurs qui ont marqué leur irritation envers les partis traditionnels et envers la politique du gouvernement Valls. Le président sortant, Gilbert Sauvan, réélu d’une courte tête sur le canton de Castellane devant l’UMP, semble, d’après ses déclarations, avoir perçu le message : « Si notre victoire est là, nous allons devoir répondre autrement aux citoyens durant ce prochain mandat », nous déclarait t-il dimanche soir.

La majorité départementale réussit à écarter le FN


Et parmi les victoires sous forme de retournement de situation de la gauche face au FN, il faut retenir celle du canton de Valensole, qui voyait le FN sortir en tête au 1er tour et qui se voit battu au second tour avec 55.9% des voix pour la majorité départementale, contre 44.1% pour le parti frontiste. Autre victoire sur le canton de Seyne-les-Alpes, celle du sénateur des Alpes de Haute-Provence Jean-Yves Roux, associé à Evelyne Faure avec 63% des voix contre 37% pour le FN. Large victoire également sur le canton de Riez, où le FN est renversé avec 39.1% des voix contre 60.8% pour les candidats de la majorité départementale. Sur le canton de Manosque 2, les candidats de la majorité départementale écartent le FN, avec 64.7% contre 35.3%. 

Autre point fort du département, qui aurait pu basculer vers le FN, le canton de Digne 2, mais là encore les électeurs n’ont pas persisté dans leur souhait de réprimander la gauche et ont voté pour la candidature divers gauche du maire de la ville, Patricia Granet, associée à Serge Carel qui l’emportent avec 58.1% des voix contre 41.9% pour le FN, que Patrica Granet traduit par une victoire « modeste ».

Face aux candidats UMP-UDI, la gauche a également creusé l’écart avec des victoires fermes sur les cantons de Digne 1, malgré un soutien de la Ligue du Sud, ainsi que sur le canton de Château-Arnoux-Saint-Auban, aidé dans ce cas par une triangulaire UMP-UDI / FN. De façon moins nette, la majorité départementale l’emporte également sur le canton de Reillane et de 101 voix sur le canton symbolique de Forcalquier, territoire du député-maire PS de Forcalquier, Christophe Castaner.

La droite, en phase de négociation


A droite, l’avenir des quelques cinq sièges gagnés lors de cette élection devra se négocier en accord politique, pour peser dans le futur conseil départemental, afin de parler d’une seule voix. Et dans ce jeu politique, l’UMP compte bien réhabiliter le binôme DVD Sophie Vaginay-Roger Masse, ex-candidats dissidents de l’UMP, mais adhérents au parti, qui ont sorti tour à tour le président de l’UMP au 1er tour et le candidat PS sortant au second, sur le canton de Barcelonnette.

Sur le canton de Manosque 3, c’est un allié sortant de la majorité départementale que le candidat UMP, soutenu par le FN, a mis en déroute, celui du Front de Gauche. La droite qui a su également faire front, face au FN, avec une partie des voix de gauche sur le canton d’Oraison et sur le canton de Manosque 1. Seule vraie non surprise pour la droite dans le département, le canton de Sisteron, qui voit une large victoire de l’UMP avec 72.1% des voix, contre 27.8% pour la Ligue du Sud.