Alpes du Sud : les agriculteurs en colère contre la directive européenne Nitrate

AGRICULTEUR / Dans les Alpes de Haute-Provence, une manifestation est prévue à 10h à Digne-les-Bains. Dans les Hautes-Alpes, les syndicats rencontreront le préfet en début de soirée

Alpes du Sud - Les agriculteurs des Alpes du Sud inquiets de la future directive européenne « Nitrate ». Dans les Alpes de Haute-Provence, une manifestation est prévue à 10h ce vendredi, devant les services de l’Etat à Digne-les-Bains. Dans les Hautes-Alpes, les syndicats rencontreront le préfet en début de soirée.

Cette directive devrait imposer aux exploitants agricoles d’agrandir leur fosses de stockages des effluents, de ne plus épandre de fumier sur les terrains en pente, ou encore de mettre en place des cultures captatrices de Nitrates. Sont concernées dans les Alpes de Haute-Provence 58 communes jugées « vulnérables ».

Une directive non-adaptée aux territoires de montagne pour Julien Gozzi, le président des Jeunes Agriculteurs 04 : « Cette directive est faite pour des régions du nord et avec beaucoup d’élevages. Nous, on a une spécificité méditerranéenne. Avec le climat que l’on a, assez sec, mettre des couverts en juillet ou en août, ça parait assez difficile ». Les Alpes du Sud possèdent de nombreuses terres agricoles en pente, avec des moyennes de 20%. « Il est totalement interdit d’épandre quelque chose, que ce soit du fumier, du compost, ou de l’engrais organique. Même si un agriculteur veut passer en bio, il ne pourra pas mettre du fumier. Qu’est-ce qu’on va faire de ces surfaces ? », a-t-il réagit sur Alpes 1.

Les agriculteurs ne sont pas de pollueurs martèlent les syndicats, mettant en cause la vétusté de plusieurs stations d’épuration. « Les agriculteurs contribuent à la réduction des pollutions urbaines, en épandant les boues des stations d’épuration », rappelle la FDSEA 05 dans son communiqué intitulé « Chacun sa merde ». Trois communes, dans les Hautes-Alpes, sont concernées par cette directive « Nitrate » : Gap, Rambaud et Saint-Laurent-du-Cros. « On ne va plus pouvoir épandre le fumier de nos élevages. Ca va augmenter le taux de résidus à l’hectare. On nous accuse de polluer, mais en même temps on nous demande de récupérer la merde des autres. Si l’Etat ne revient pas sur sa décision, on demandera fermement aux agriculteurs de ne plus épandre les boues des villes », dénonce fortement le président de la fédération des exploitants agricole des Hautes-Alpes, René Laurens.