Hautes-Alpes : le PS frôle l’erreur de casting pour les sénatoriales

SÉNATORIALES 2014 / INFO ALPES 1 / Christian Graglia, candidat aux sénatoriales, choisi une suppléante, ancienne élu, condamnée pour faux et usage de faux dans un document administratif

Hautes-Alpes - C’est l’histoire d’une campagne, qui en termes d’image et de communication, débute mal. Alors que toutes les formations politiques sont en ordre de marche, pour faire accéder leurs candidats au fauteuil de sénateur, le Parti Socialiste dans les Hautes-Alpes forme un duo au casting bancal. Christian Graglia, conseiller général d’opposition PS de Gap et candidat aux élections sénatoriales, a lancé sa campagne avec une profession de foi envoyée aux grands électeurs, mais se voit dans l’obligation de réimprimer son programme et de revoir le casting de sa suppléante.

La cause, un dossier judiciaire qui nous ramène en 2011, dans la commune des Infournas dans le Champsaur. Son  ancien maire, Anne Dedlevid-Drouht, fut reconnue coupable de faux et usage de faux dans un document administratif et condamnée par le tribunal correctionnel de Gap à verser 500 Euros de dommages et intérêts. L’élue avait signé à la place de l’un de ses conseillers municipaux, en avril 2010, sur une délibération concernant le budget de l’année en cours, sans pouvoir de représentation. Le Procureur de la République avait requis à l’époque 5 ans d'interdiction de droits civiques. 

Anne Dedlevid-Drouhot, qui a signé la profession foi aux-côtés de Christian Graglia sous le nom de Anne Drouhot, voit donc son passé la rattraper, dans une campagne ou le PS, depuis l’arrivée de François Hollande à la présidence, prône l'irréprochabilité à tous crins.

Le candidat Christian Graglia, de son côté, dit « ignorer » ce passé judiciaire et répond par le retrait de sa suppléante. « Je cherchais une suppléante d’expérience et venant du monde rurale. Elle m’avait été conseillée par un élu, qui lui aussi ignorai cette condamnation. Un rectificatif est en cours d’impression et ma nouvelle suppléante sera Nicole Guérin, 1ère adjointe au maire de Briançon. Mais franchement, c’est un épiphénomène ».

Épiphénomène ou pas, voilà un chapitre dans l’histoire de la campagne du Parti Socialiste aux sénatoriales qui laissera un gout amère, alors même que les chances pour le PS de l’emporter, sans l’union avec le PRG et EELV, semble fine. Pour preuve, lorsque l’on lit la profession de foi du candidat, dans un large bandeau est écrit : « Il va de soi que je m’engage à me désister au second tour de l’élection, pour le candidat de gauche ou écologiste arrivé en tête au premier tour ». A se demander si le PS veut vraiment remporter le fauteuil de sénateur et ne part pas dans une campagne perdue d’avance ?