Hautes-Alpes : Réallon compte ses vautours fauves

ENVIRONNEMENT / Le Parc National des Ecrins ouvre samedi ses portes aux amateurs de ces rapaces pour une opération de comptage internationale

Hautes-Alpes - Les yeux seront tournés vers les airs, ce samedi, dans le Savinois. Le Parc National des Ecrins ouvre ses portes aux jumelles, longues vues, et passionnés de vautours fauves ce week-end, pour une opération de comptage à Réallon. Voilà la 4ème année consécutive qu’elle est organisée, sur le plan national et donc dans notre région. Mais qui est ce rapace au cri si particulier ?

Ce sont les charognards de nos montagnes, les nettoyeurs des altitudes. Le vautour fauve est de retour dans les Alpes du Sud. Un rapace aux dimensions impressionnantes : avec son envergure de 2m80 et son poids pouvant atteindre les plus de 10 kg, il fait partie des plus grands de sa famille. « On le distingue facilement en vol par son côté bicolore : couleur fauve et une partie postérieure des ailes noire. La tête est généralement rentrée dans son corps quand il vole, si bien qu’on a l’impression qu’il n’a pas beaucoup de tête. Et il a une tête très courte », explique Christian Couloumy, chef de secteur au sein du Parc National des Ecrins.


L’homme, responsable de sa disparition puis de sa réapparition

Le vautour fauve a une démographie dont l’histoire est étroitement liée à l’Homme : « C’est lui qui a causé sa disparition pendant un siècle dans notre région, puis sa réapparition par la suite, grâce aux opérations de réinsertion », poursuit Christian Couloumy.  Un rapace qui a donc été absent de notre région pendant 100 ans, avant de regagner d’abord les Pré-Alpes par le Verdon, le Vercors et les Baronnies, puis les Hautes-Alpes en 2006. « Depuis cette époque, les vautours viennent l’été, au moment où montent les troupeaux. On pourrait dire qu’ils sont perchés sur le camion des moutons », ironise le chef de secteur.

Le vautour fauve n’est pas un charognard solitaire, bien au contraire puisqu’il vit en colonie. Et août est une fête familiale, si on peut dire, pour lui puisque les enfants sont de retour dans le nid, après leur périple qui les a emmené jusqu’au sud du Sahara. « Ils volent très loin dans la journée, partent le matin aux heures chaudes, prospectent et reviennent le soir dormir dans des falaises que l’on appelle des dortoirs ».


Toutes les Alpes se mettent à compter

Cette opération de comptage est donc internationale, toute la chaîne des Alpes est concernée. Et chaque observation réserve bien souvent son lot de surprises, comme témoigne Christian Couloumy, qui a déjà pu rencontrer des vautours venus d’Espagne. Si on ne les reconnaît pas à l’accent, c’est par leurs bagues qu’ils se différencient, « on relève le numéro, on l’envoie par Internet à l’Espagne. De là bas, ils nous donnent son identité puis nous réécrivent quand il est revenu ».

Le public est convié à venir jouer les ornithologues. Rendez-vous donc ce samedi, à 16h, sur le site des Gourniers à Réallon. A noter que l’an dernier, un peu plus de 60 vautours avaient été comptabilisés sur le site des Gourniers.


Photo DR Christian Couloumy