Alpes du Sud : A51, qui peut encore croire en son avenir ?

TRANSPORT / Projet de loi sur la transition énergétique et tronçon manquant de l’A51 feront-ils bon ménage ? Peu de doute.

Alpes du Sud – Décrit par François Hollande comme l’un des textes « les plus importants » du quinquennat, la loi sur la transition énergétique a été officiellement présentée ce mercredi matin en Conseil des Ministres, après plusieurs reports. Elle vise à créer « un nouveau modèle de société », selon Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, qui estime que la France se dote ainsi de « la législation la plus avancée » en la matière.

Ségolène Royal qui compte bien marquer de son empreinte son passage au ministère, comme étant celle du développement durable. Pour preuve, le scénario qui s’est déroulé dans l’Ouest, avec le cas de l’A831 qui ressemble à s’y méprendre à celui du serpent de mer alpin, qu’est l’A51. Le projet de l’A831, qui en 2011 avait reçu le feu vert de l’ancien Premier Ministre François Fillon, s’est vu enterrer la semaine dernière par la Ministre de l’Ecologie, jugeant qu’il s’agissait de « prendre des décisions de bon sens ». Ségolène Royal souligne également que ce « nest pas réaliste de mettre 900 millions deuros dans 60 km (...) On ne va pas refaire Notre-Dame-des-Landes dans le Marais Poitevin ! Notre-Dame-des-Landes aussi, ça a été décidé sur des études qui dataient d’il y a plus de 10 ans et là, on recommence ? », a-t-elle demandé, en référence au projet d’aéroport dans cette commune de Loire-Atlantique. Elle propose notamment une autre solution, « l’amélioration de la route nationale ».

Une impression de déjà vu ?

Si pour l’A51, le projet ne date pas de 10 ans, mais du début des années 50 -tout en étant parsemé d’hésitations sur le tracé du dernier tronçon depuis le début des années 90- les réactions politiques de cette décision contre l’A831 sonnent comme pour l’A51 en 2010 : « inacceptable », « décision soudaine » et « improvisée ». Les élus estimant que cette autoroute est « absolument essentielle à la vitalité de nos territoires durement touchés par la crise ».

900 millions d’euros, trop cher pour 60 km d’autoroute ? Alors que penserait la Ministre pour nos moins de 100 km, estimés à plus de 2.5 milliards d’euros ? Rien de bon, d’autant que dans ce projet de loi, aucune ligne ne fait référence au développement autoroutier. Quid donc du tronçon manquant de l’A51. Sans nul doute que même Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, avec son projet de prolonger la concession à la société Vinci afin de faire financer les travaux par le privé, ne trouvera pas d’échos auprès d’une Ministre qui souhaite faire entrer la France dans une nouvelle dimension écologique, dont le bitume ne trouvera pas sa place.

« Fin d’autoroute … définitive », donc pour ceux qui en doutaient encore.