Hautes-Alpes : 6 mois de prison ferme pour l'agression d'un opticien à Gap

JUSTICE / Ce jeune homme de 19 ans comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel

Hautes-Alpes - 6 mois de prison ferme pour l’agresseur de l’opticien, ce lundi à Gap. Ce jeune homme de 19 ans comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel. Mais pas de grandes explications à son geste.

On a l’impression d’avoir dans le box des prévenus un enfant convaincu qu’il a fait une grosse bêtise. Une bêtise qui aurait pu handicaper gravement l’opticien, présent dans l’audience. Ce dernier ne veut pas se porter partie civile. Pourtant, son bras est en écharpe, encore endolori des quatre coups de couteau reçus au bras et des neuf points de suture.

Lundi matin, à Gap, le jeune homme de 19 ans suit depuis peu une formation de remise à niveau au sein du Centre Populaire d’Enseignement des Alpes du Sud. C’est la pause, il a 20 minutes devant lui et part avec deux de ses amis dans les rues piétonnes. Arrivé au 3 rue de France, des lunettes exposées sur un présentoir attirent son regard. « Je les ai prises parce que je n’ai pas de tunes », explique le prévenu. Le commerçant, témoin du vol, se rue alors dehors et agrippe par le T shirt le jeune malfrat. Il veut l’emmener au commissariat. « Lâche moi, sinon je te plante », la phrase est sortie, aussi vite que le couteau de cuisine présent dans le sac du voleur.

« J’ai toujours eu ce couteau dans mon sac », explique le prévenu à la barre. Les coups sont donnés, et pendant que le commerçant se réfugie chez ses voisins qui appellent les pompiers, le voleur prend la fuite et retourne en cours. Il ne faudra que quelques minutes à la professeure pour comprendre qu’il s’est passé quelque chose de grave, et de décrocher le téléphone pour contacter la police. « On s’est cru à OK Corral en pleine ville de Gap », déclare Sandra Reymond, substitut du procureur, qui rappelle au tribunal que ce n’est pas la première fois que le jeune homme côtoie les bancs du tribunal. Déjà en mai dernier, il avait été condamné à deux mois de prison avec sursis pour des violences sur sa sœur et sa mère. Au final, elle requiert huit mois de prison ferme et un placement sous mandat de dépôt.

Quant à l’avocate de la défense, Maître Bussereau, elle insiste sur les projets d’avenir de son client, de son envie de passer un CAP électricité. « Il veut aller dans le bon sens, si vous l’incarcérez, vous mettrez un coup d’arrêt à ses efforts d’insertion ».

Des arguments qui n’ont pas convaincus le tribunal, qui décide d’une condamnation de 6 mois de prison ferme, avec un placement sous mandat de dépôt, et l’interdiction de port d’arme pendant cinq ans. « Il faut vous mettre hors de possibilité de commettre d’autres actes de violence, la société doit se protéger », conclut la présidente du tribunal.

A noter que le prévenu a été incarcéré à la maison d’arrêt de Gap.