Hautes-Alpes : Ségolène Royal, entre les lignes, l'eau et le loup

VISITE MINISTERIELLE / La Ministre de l'Ecologie est venue ce samedi inaugurer la Maison du Parc des Ecrins, à Vallouise. Direction le Queyras ce dimanche

Hautes-Alpes - Lignes haute tension, gestion des cours d’eau de montagne, loups… il n’y aura pas eu que du découpage de rubans pour Ségolène Royal. Alors que la Ministre de l’Ecologie est venue ce samedi inaugurer la Maison du Parc des Ecrins, les problématiques des Hautes-Alpes l’attendaient au tournant de Vallouise.


Ségolène Royal, attendue sous les lignes

« Caractère exemplaire », « efficacité énergétique », « économies d’énergie », la Ministre a salué cette Maison du Parc, en travaux depuis mars 2013. Une réalisation qui pour Ségolène Royal permettra le « développement du tourisme ». Quelques mètres plus loin, une cinquantaine de manifestants employait aussi le mot « tourisme ». Mais pour d’autres raisons : « Non au tourisme sous les lignes ». En ligne de mire, le projet RTEde lignes haute-tension dans la Vallée de la Durance. Si le calme régnait au sein du cortège, les mots portaient sur les banderoles : « Assassinat de la Vallée », « Elus vendus », attaque directe envers le Conseil Général des Hautes-Alpes qui a voté en avril dernier une motion de soutien à ce projet RTE. Après avoir reçu une délégation, Ségolène Royal a promis d’étudier le dossier, notamment l’enfouissement des lignes et le coût que cela représenterait.


Loup, y es-tu ?

Le prédateur était bien évidemment le sujet incontournable pour la Ministre de l’Ecologie. Après avoir réuni les élus et préfets des territoires concernés le 27 juin dernier, Ségolène Royal semble avoir pris à bras le corps le problème du loup, et de ses attaques contre les troupeaux. Quelques chiffres : alors que la population du canidé s’élevait en 2013 à 250, ils sont aujourd’hui plus de 300. En parallèle, seulement huit loups ont été prélevés, contre le quota de 24 autorisations. « Il y a un problème de méthode », a reconnu la Ministre, qui a officialisé les deux arrêtés pris dernièrement.

Le nombre autorisé de prélèvement de loup reste à 24 spécimens, un nombre qui pourra être rehaussé à 36 après avis du Conseil National de la protection de la nature.


La gestion du loup décentralisée… place au préfet

Quant aux préfets, leurs pouvoirs se voient élargis « en supprimant les zones restrictives », tout d’abord, « il fallait desserrer la contrainte géographique parce que le loup est un animal très intelligent qui repère les endroits où il est traqué ». Des actions pourront donc se faire, y compris dans les parcs. Un arrêté a été mis en consultation par Ségolène Royal, il sera publié avant le 15 juillet et permettra aux préfets d’autoriser des tirs d’effarouchement dans les parcs, « en appui sur les experts scientifiques » représentés par les agents des parcs. Mais aussi d’autoriser des tirs de prélèvement « à l’occasion de battues au grand gibier, ou de chasse à l’affût ou à l’approche de grand gibier. Il faut avoir le courage, ça ne me fera pas que des amis ». Des opérations qui seront bien évidemment sous le contrôle de la Préfecture et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Des mesures qui ont été saluées par les syndicats agricoles. Une délégation des Jeunes Agriculteurs, de la FDSEA et du FDO sera reçue lors du prochain Groupe National Loup.


Le Parc des Baronnies Provençales, dessert de la Ministre

Une lettre ouverte des présidents de communautés de communes de la Vallée du Buëch a été adressée dans la foulée à la Ministre de l’Ecologie. Henriette Martinez, Présidente de la communauté de communes du Laragnais, Bruno Lagier, Président de la communauté de communes de Ribiers Val de Méouge, Jean-Louis Rey, Président de la communauté de communes des baronnies, Michel Rolland, Président de la communauté de communes du Serrois et Jacques Francou, Président de la communauté de communes du Haut Buëch, demande au gouvernement de permettre la naissance de ce Parc « opportunité sans précédent de valoriser un territoire préservé  et de lui donner ainsi les moyens d’un développement économique et touristique harmonieux,  respectueux de son identité, de son patrimoine naturel et bâti, de son agriculture et de ses ressources naturelles ».

A noter que Ségolène Royal doit se rendre ce dimanche au col Agnel dans le Queyras, pour inaugurer la réserve de biosphère transfrontalière du Mont Viso.