Hautes-Alpes : 15 ans de réclusion pour avoir tué sa fille de 18 ans

JUSTICE / Saadia Abouhachem condamnée à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa fille, en août 2011 à Vars

Hautes-Alpes - Saadia Abouhachem condamnée à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa fille, en août 2011 à Vars. Le procès devant la cour d'assises a pris fin mercredi, après trois jours de débats. 

Crime passionnel ou pas, tout s’est joué autour de cette question. Saadia Abouhachem, présentée comme une femme et une mère exemplaire par tous les témoins venus à la barre durant ce procès, a tout de même tué sa fille, après une dispute le 8 août 2011 à Vars. Est-ce un simple « court-circuit » dans son cerveau, comme l’a présenté son avocat, ou bien un « déchaînement de violence » réfléchi, comme le prône plutôt l’avocate générale, Emmanuelle Porelli ? Les jurés ont, bien évidemment, peser leur choix. 

« Saadia était exemplaire, mais Marina d’autant plus », a insisté l’avocate générale, rappelant que la victime travaillait, passait son permis de conduire, venait de décrocher un bac avec mention et était inscrite en faculté de médecine à Marseille. « Les problèmes ont commencé le 8 juillet 2011, quand elle a eu un petit copain âgé de quatre ans de plus qu'elle »
Saadia, une mère rejetée par ses parents, violée, abusée et qui a créé une relation plus que fusionnelle, protectrice, avec Marina, sa fille : allaitement jusqu’à trois ans, elle dormait avec elle jusqu’à l’âge de 14 ans. « Elle ne peut avoir de l’empathie, puisque Marina était le prolongement d’elle-même », a regretté l’avocat général, demandant 15 ans de réclusion criminelle. 

C’est en chantonnant « Aimer à perdre la raison » de Jean Ferrat que la défense a débuté sa plaidoirie. « Il est difficile d’expliquer un crime de cette nature. Il est difficile de le comprendre », a admis l’avocat de la défense, Me Michel Roubaud du barreau de Carpentras, revenant longuement sur le passé douloureux de Saadia Abouhachem. « Je suis ulcéré de voir que des gens peuvent souffrir autant », a-t-il scandé devant la Cour. Rongée par ses traumatismes, cette mère de famille en aurait perdu la raison, jusqu’à en tuer sa propre fille. 

Notez que le père de famille s’était porté partie civile dans ce procès.