Hautes-Alpes : le projet de redécoupage des cantons prévu par le Gouvernement

TERRITOIRE / Le département passera de 30 cantons à 15 en 2015

Hautes-Alpes - Le redécoupage des cantons dans les Hautes-Alpes, soumis à l’avis du Conseil Général le 2 décembre prochain. Les élus se réuniront lors d’une assemblée plénière dédiée uniquement à ce sujet. Un sujet complexe qui prévoit, dès 2015, de changer les conseillers généraux en conseillers départementaux et de redessiner la carte des cantons. Conséquences dans le département : de 30 cantons, nous passerons à 15, mais avec autant d’élus, car il y aura deux conseillers départementaux par canton : un homme et une femme. Cette loi de mai dernier vise en premier lieu à corriger les inégalités démographiques, afin d’appliquer le principe d’égale représentation des populations. Fini le fossé donc entre le plus petit canton des Hautes-Alpes, Barcillonnette et ses 383 habitants, et le plus gros canton, Embrun et ses 10 379 habitants.

En effet, l’écart entre canton en 2015 sera moins conséquent dans ce qui est prévu pour l’instant par le Ministère de l’intérieur. Le plus petit territoire sera L’Argentière la Bessée, avec plus de 6 600 habitants. En ce qui le concerne, rien de changé par rapport au tracé actuel, tout comme celui d’Embrun. Et le canton le plus peuplé des Hautes-Alpes, avec ses plus de 10 900 habitants, ce sera Briançon-2. Briançon-2, ou l’actuel Briançon Nord à quoi s’ajoute une partie de Briançon. La ville fortifiée va en effet être découpée en deux, dont la ligne imaginaire partira de la rue du Serre-Paix, avenue du Dauphiné, avenue du Professeur Forgues, avenue de la Libération, chemin de la Tour, avenue du général Barbot, avenue du 159ème RIA, avenue Maurice Petsche, jusqu'à la route de Gap. De l’autre côté, Briançon-1 : ce n’est ni plus ni moins que l’actuel Briançon Sud qui avale aussi les cantons de la Grave et du Monêtier les Bains.







Car il y a des gourmands dans ce redécoupage : et le plus vorace, c’est le territoire de Serres, qui passe du M au XL. En plus de garder son canton, il happe ceux d’Aspres sur Buëch, d’Orpierre, de Rosans et même une partie de celui de Veynes, avec les communes de Chabestan, Oze, Saint-Auban d’Oze et le Saix. Mais le territoire de Veynes pourra lui se consoler avec l’arrivée du Dévoluy et de trois autres communes qui constituent l’actuel Gap Campagne : La Roche des Arnauds, Rabou et Manteyer.


Quant à la ville préfecture, pour elle, c’est le régime : de six cantons actuellement, elle passera à quatre territoires (Gap-1, Gap-2, Gap-3 et Gap-4). Paradoxe de ce redécoupage : alors que Pelleautier et la Freissinouse font désormais partie de la communauté d’agglomération de Gap, et bien, elles ne seront pas sur l’un des cantons de la ville, mais sur celui de Tallard. Qui lui s’étire avec un double mariage : en première femme, le canton de Barcillonnette, et en 2ème une partie de celui de la Bâtie-Neuve, avec les communes d’Avançon, La Bâtie Vieille, Rambaud, Saint Etienne le Laus et Valserres. Quant aux autres, à savoir La Bâtie Neuve, La Rochette et Montgardin, elles vont du côté de Chorges. Chorges, qui va désormais devenir l’un des poumons touristiques des Hautes-Alpes, puisqu’il s’étend davantage sur les rives du Lac de Serre-Ponçon en avalant le canton de Savines le Lac.





Autre canton à se diviser, c’est celui de Laragne-Montéglin qui laisse derrière lui Eyguians, en partance pour le territoire de Serres. Mais la séparation est contrebalancée avec le canton de Ribiers.



De quoi simplifier un peu plus l’office de tourisme du Champsaur-Valgaudemar, qui avait probablement vu dans la boule de cristal : le territoire du Champsaur va regrouper la vallée du Valgaudemar avec ses cantons d’Orcières et de Saint Firmin qui se fondent en lui.


Quant au Guillestrois, le redécoupage le mêle au Queyras puisque le canton d’Aiguilles le rejoint.