Hautes-Alpes : l’enfouissement des lignes RTE serait plus rentable selon un expert

AMENAGEMENT / « Les lignes aériennes appartiennent à la préhistoire de l’électricité ». Une phrase qui dit tout de l’opposition d’« Avenir Haute Durance ».

Hautes-Alpes - « Avenir Haute-Durance » contre-attaque. Pour dire « non » au projet RTE, de rénovation du réseau électrique en Haute Durance, le collectif a fait réaliser une étude indépendante portant sur l’enfouissement. Une contre-étude présentée hier (lundi) à Chorges et à Embrun, alors qu’un avis favorable a été rendu en août dernier sur ce projet suite à une enquête publique.

« Les lignes aériennes appartiennent à la préhistoire de l’électricité ». Une phrase qui dit tout de l’opposition d’« Avenir Haute Durance ». RTE souhaite rénover les lignes électriques entre Embrun et Briançon. Un projet de 230 millions d’euros avec 110 km de lignes souterraines et 100 km de lignes aériennes. Et ce sont justement ces dernières posent problème. « Pourquoi persister dans une solution biscornue et dangereuse, alors qu’on peut faire beaucoup mieux au même prix en termes d’investissement. Si on calcule en termes d’amortissement, sur la durée comptable de la ligne qui est de 40 ans, le souterrain est gagnant très largement », a expliqué au micro d’Alpes 1, Daniel Depris, expert président du Cephes, le Centre Européen pour la Protection de l’Habitat, de l’Environnement et de la Santé.

L’expert qui s’est également intéressé dans son rapport de 520 pages à l’étude d’impact mené par RTE. Et selon lui, elle a été bâclée : « Les deux points obscurs, ce sont les deux lignes 225 000 volts qui sont présentées comme une sécurisation de la Haute-Durance et qui vont toutes les deux se retrouver sur le flanc pourri d’une montagne. Le jour où il y aura un incident géologique, il n’y aura plus de courant en Haute-Durance. Le même problème va se poser à Saint-Martin-de-Queyrières avec les deux lignes 63 000 volts », a-t-il confié.  

Et l’expert craint par ailleurs des dégâts sur l’environnement et sur l’avifaune. Et alors qu’ « Avenir Haute Durance » se prépare à mener des actions en justice. Pour Daniel Depris, il faut garder espoir : « En 1989, j’ai donné une conférence en Maurienne (Savoie), concernant le projet France-Italie. Déjà à l’époque j’expliquais que la solution était le souterrain. Cela a mis le temps, mais à l’heure actuelle, ils la réalisent en souterrain. C’est la fameuse liaison Savoie-Piémont. Quand on se bat, on obtient gain de cause ».

Notez que l’étude sera  envoyée au ministère de l’Environnement qui va devoir se prononcer dans les deux ans qui viennent.

De son côté, le collectif citoyen « Avenir Haute Durance » a demandé aux maires concernés par le projet RTE d’organiser des référendums dans leur commune.