Hautes-Alpes : créer des autoroutes de verdure sous les lignes électriques

ENVIRONNEMENT / Le projet Life est un programme européen, pour recréer de la biodiversité sous les lignes haute tension

Hautes-Alpes – Après « Sous les pavés, la plage », slogan de Mai 68, il y aura peut-être bientôt « Sous les lignes, la nature ». Le projet Life Haute-Durance, débuté en 2011, continue son avancée dans les Hautes-Alpes, avec une conférence ce jeudi à Embrun, à la salle municipale dès 14h30. Il s’agit d’un programme européen, pour recréer de la biodiversité sous les lignes haute tension.

Le projet Life nous vient de Belgique. L’opérateur Elia, le RTE belge, a proposé à l’Europe de financer un programme de restauration de la biodiversité sous les lignes haute-tension. Lancé en 1982, 15 opérations ont été menées en Belgique. Et puis, séduit, RTE a rejoint le projet. Huit sites sont concernés en France. « L’idée, c’est d’utiliser les corridors électriques, pour en faire des autoroutes de biodiversité », a présenté sur Alpes 1 Gérard Jadoul, le coordinateur du projet Life.

Pour se faire, de nombreuses méthodes sont mises en place en fonction des besoins des territoires, d’où la conférence menée dans les Hautes-Alpes. « Par exemple, du creusement de mats, qui permettent à des amphibiens ou à des libellules de rebondir et d’utiliser les corridors électriques comme voie de déplacement. C’est faire pâturer des dessous de lignes, par un bétail rustique qui va favoriser une flore sauvage, qui elle-même va attirer des papillons. C’est replanter des vergers conservatoires. C’est intéressant, pour une série d’oiseaux et une série de mammifères. C’est lutter contre les espèces invasives ». En Haute-Durance, il s’agit de préserver des plantes, comme la Molinie tardive, ou le Sabot de Vénus, mais aussi la Rosalie des Alpes, un coléoptère, sans oublier le Lézard ocellé.

La Haute-Durance qui est également le théâtre en parallèle d’un projet contesté de rénovation électrique. « Il faut éviter qu’on soit dans une logique de verdissement d’une politique, qui serait de pure communication. On est vraiment avec des entreprises qui changent leur manière de voir la gestion de la végétation », explique Gérard Jadoul. Comprenez alors que RTE, partenaire du projet Life, se veut être un acteur engagé pour la préservation de la biodiversité.