Alpes du Sud : 10% seulement des victimes de violences intrafamiliales portent plainte

SOCIÉTÉ / La journée internationale contre les violences intrafamiliales avait lieu ce mercredi 25 novembre.


- Hautes-Alpes –


La journée internationale contre les violences intrafamiliales avait lieu ce mercredi 25 novembre. Le CIDFF 05 organisait une journée d’échanges à Gap-Charance. Le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles qui est un réseau d’accompagnement et d’accès au droit. En France, en 2014, 223.000 femmes ont dénoncé des violences, dont 84.000 viols. Ce sont 284 décès qui ont été constatés, dont 134 femmes, 31 hommes et 35 enfants. Les enfants qui sont de plus en plus pris en compte, dans le cadre de la gestion de ces violences intrafamiliales.

Tous les 3 jours en France, une femme meurt de violences conjugales. « C’est une vraie tristesse d’être obligée de célébrer régulièrement ce 25 novembre. Je souhaiterai que ça n’existe plus, qu’on puisse se dire que ce mal a été éradiqué une bonne fois pour toute. Que les hommes cessent de frapper, de donner des coups à des femmes, jusqu’à la mort », regrette sur Alpes 1 Brigitte Nectoux, la présidente du CIDFF 05.


Maltraitance sur l’enfant


Entre 250 et 300 cas de violences intrafamiliales sont dénombrés chaque année dans les Alpes du Sud. Des adultes victimes, mais pas seulement. Entre 1.000 et 1.600 enfants sont les victimes directes ou collatérales de ces violences. « Les enfants peuvent être des victimes directes, s’ils sont présents et parfois ils peuvent être le bouclier de la personne qui va être agressée. Et ils sont victimes collatérales, parce qu’ils voient ce qu'il se passe, ou même si on les isole dans la pièce d’à côté, ils entendent », explique sur Alpes 1 Mylène Armando, coordinatrice de l’association Enfants en Danger 05. 35 enfants sont ainsi décédés en France en 2014. « Tout cela a pour l’enfant des répercussions graves, qu’on peut rapprocher de la maltraitance directe sur l’enfant. »

Des enfants, mais aussi des femmes et hommes qui doivent être accompagnés psychologiquement, judiciairement. C’est ce que propose le CIDFF 05, le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles. « Cela reste toujours très difficile. Il faut un accompagnement très fort. Il faut des soignants, il faut des psychologues, il faut des juristes, des avocats qui puissent rétablir le droit. C’est toute une solidarité avec des structures institutionnelles, associatives, des professionnels », ajoute Brigitte Nectoux.

 

10% osent porter plainte


Une plateforme téléphonique est mise en place. Le 39.19. Elle a reçu plus 50.700 appels en 2014. Notez que le département des Hautes-Alpes a voté ce mardi, l’achat et la distribution de Téléphone Grand Danger, des portables munis d’une touche d’accès direct à cette plateforme d’aide aux victimes de violences. Des victimes qui sont seulement 10% à oser porter plainte.