Alpes du Sud : Attentats Paris, le débat sur le rétablissement d’un service civique est relancé

ATTENTATS PARIS / Les députés-maires des Alpes du Sud, Joël Giraud et Christophe Castaner sont les premiers à avoir relancé l’idée sous forme d’un service non pas militaire mais civique ou républicain. Une idée partagée par de nombreux Français.


-Alpes du Sud-

Alors que François Hollande envisage de créer une garde nationale de réservistes, une pétition lancée par des parlementaires de tous partis réclame le rétablissement du service national obligatoire.

Rappelons que depuis le 1er juin, le service civique est devenu « universel », c'est-à-dire que chaque jeune de 16 à 25 ans peut effectuer une mission d'intérêt général comme volontaire dans une association, un établissement public ou une collectivité locale (34.000 contrats signés l'an dernier, objectif 150.000 en 2016).


80% des Français sont favorables à la création d'un nouveau service national.

Selon un sondage Ifop, 80% des Français sont favorables à la création d'un nouveau service national, qui ne serait pas forcément militaire. Une étape que 40% des Français veulent rendre obligatoire.

D'après les résultats de cette enquête, qui date de janvier 2015, plus les personnes interrogées sont âgées, plus elles y sont favorables. Mais dans tous les cas, une très grande majorité (80%) valide cette mesure. Chez les moins de 35 ans, ils sont 79% pour, 78 % chez les 35-49 ans et 90 % chez les 65 ans et plus. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, premiers concernés par le service, sont aussi largement solidaires, à 67 %. 


Le service militaire volontaire

Une première étape a déjà été franchie avec la création, après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, du service militaire volontaire (SMV). Ce dispositif de 6 à 12 mois ne comporte pas de formation militaire à proprement parler, mais est placé sous la tutelle de l'Armée de Terre, avec port de l'uniforme obligatoire. 300 jeunes devraient être formés d'ici à l'été 2016, 1000 au total d'ici septembre 2017. Le premier centre a été inauguré mi-octobre à Montigny-les-Metz. L'objectif est d'offrir à des jeunes une « formation professionnelle » et une « formation humaine », selon François Hollande.


La gauche des Alpes du Sud favorable à l’obligation.

Le premier à s’engager sur le sujet fut Joël Giraud, député-maire PRG de l’Argentière- La Bessée, qui dans une lettre co-signée avec la députée Mouvement des Citoyens Marie-Françoise Bechtel se déclarait être en faveur du rétablissement d'un service national.

« Le service national, c’est ce qui fait le lien entre la sécurité du territoire, qui doit maintenant être assurée davantage encore, et l’intégration car nous sommes devant des causes qui sont exogènes mais aussi endogènes », ont déclaré les deux députés dans un courrier adressé à François Hollande pour rétablir, dans des formes appropriées, un service obligatoire de 3 à 6 mois auquel serait soumis garçons et filles et qui serait étendu à la protection civile de la population.

Une initiative suivie de près par le député-maire de Forcalquier, également tête de liste aux élections régionales Paca pour le PS-PRG, Christophe Castaner. Une proposition nommée « Pacte pour la République ».

Dans un communiqué, le candidat socialiste estimait que le temps est venu « d’imaginer une nouvelle expérience collective, qui ne soit pas l’École, car on ne peut pas tout demander à l’École : instruire, réduire les inégalités, former des citoyens, des professionnels, rendre la société fraternelle. » Pour le député-maire de Forcalquier, c’est bien « d’un électrochoc républicain » dont le pays a besoin, et cela passe par le rétablissement du service national. Demandant lui aussi à François Hollande « d’engager une réflexion pour sa mise en place ».


Un pacte pour la République mais pas  le retour au service militaire traditionnel

Il évoque « un service national certifié obligatoire d’une durée de six mois » : pas question de maniement d’armes mais « une sensibilisation aux valeurs de démocratie et de la République » qui pourrait passer par « une formation qualifiante pour les jeunes dans le cadre des compétences de la région. »

Le candidat du PS demande par ailleurs qu’un quota soit réservé aux jeunes de la région Paca, dans le cadre des 5.000 créations de postes annoncées cette semaine par le Président de la République.