Alpes de Haute-Provence : après l'attentat en Isère, quelle sécurité sur le site de Sanofi ?

SÉCURITÉ / La sécurité des sites Seveso est-elle suffisante ? La question est posée après l'attentat de vendredi en Isère sur le site d'Air Products. Le point dans les Alpes de Haute-Provence, avec l’usine Sanofi, classée Seveso seuil haut.

Alpes de Haute-Provence - La sécurité des sites Seveso est-elle suffisante ? La question est posée après l'attentat de vendredi en Isère sur le site d'Air Products. Le point dans les Alpes de Haute-Provence, avec l’usine Sanofi, classée Seveso seuil haut, avec Patrick Clarès en charge du service hygiène sécurité et environnement de l’entreprise.

Ces dernières sont aux nombres de quatre dans les Alpes du Sud, uniquement dans les Alpes de Haute-Provence : Sanofi spécialisé dans la chimie fine (Sisteron), Arkema est un producteur de solvant chloré trichloroéthane (Château-Arnoux-Saint-Auban), Géosel est un des premiers sites européens de stockage d'hydrocarbures liquide et Géomethane qui est un site de stockage de gaz naturel (Manosque).

C’est quoi un site Seveso « seuil haut » ?

Le classement Seveso identifie les entreprises qui exercent une activité industrielle dangereuse permettant ainsi de mettre en place des mesures de protection adéquate. Un classement qui possède deux seuils : le seuil bas et le seuil haut. Deux niveaux qui correspondent aux degrés de dangerosité industrielle de l'activité de l'entreprise mettant en corrélation à la fois la dangerosité des produits et la quantité stocké.

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Elle avait été adoptée en 1982, après la catastrophe provoquée par une fuite de dioxine en 1976 à Seveso (Italie) qui avait incité les États européens à se doter d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels majeurs.

Elle a été remplacée par la directive Seveso 2 en 1999, qui a renforcé la prévention des accidents en exigeant une gestion du risque par les industriels, sous l'autorité des Etats.

L'établissement doit identifier les sources de risques, les scénarios d'accidents envisageables, leurs effets sur les personnes et l'environnement et les conséquences d'un accident sur les installations voisines (risque d'effet domino).

L'exploitant doit ensuite prendre une série de mesures visant à éviter ou réduire la probabilité d'un accident et à limiter les conséquences d'un éventuel phénomène dangereux dont la malveillance.

La directive distingue deux types d'établissements, classés en « seuil haut » ou « seuil bas », selon la quantité totale de matières dangereuses sur le site.

Selon le site du ministère de l'Ecologie, la France comptait 656 sites classés en seuil haut et 515 classés en seuil bas au 31 décembre 2014.

Une nouvelle version de la directive, dite « Seveso 3 », est entrée en vigueur le 1er juin dernier. Elle rénove son champ d'application (nouvelle classification des substances), renforce la politique de prévention des accidents majeurs et crée de nouvelles obligations en matière d'information du public.

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Sécurité renforcé :

A la demande de l'Etat, les sites ont dû renforcer leurs mesures de sécurité depuis l'attentat de vendredi dernier en Isère. C’est dans ce contexte que l’usine de Sanofi Sisteron est passée en vigilance « Vigipirate renforcé » : « Multiplication des rondes de surveillance, restriction des entrées visiteurs, renforcement des contrôles des véhicules et de leurs passagers avec liste des noms des chauffeurs, vérification des plaques d’immatriculations, contrôle du camion avant entrée, et réduction des accès aux véhicules de prestataires extérieur », précise Patrick Clarès, « nous avons également mis en place une procédure renforcée auprès des salariés qui constateraient des mouvements suspects autour du site. »

Qui peut entrer dans l’usine ?

« Personne ne rentre non accompagné, si ce n’est le personnel, tout visiteur est accompagné en permanence d’un salarié après avoir laissé au préalable sa pièce d’identité à l’entrée en l’échange d’un badge (…) concernant les entreprises sous-traitantes, avant d’entrée elles ont reçu une formation sécurité et sureté pour travailler dans l’usine »

Avant d’être salarié, l’usine s’intéresse-t-elle au profil individuel de chacun ?

La question se pose, comment savoir si un futur salarié n’est pas en mesure de commettre un acte malveillant ? « Il y au départ pour tout le monde, salarié ou sous-traitant, une formation d’accueil avec un gros volet sécurité, en revanche nous n’avons de procédure de détection de dangerosité des personnes, on ne rentre pas dans le cadre du privé. »

Chacun sa zone de travail

« Tous salarié à accès à sa propre zone de travail, en fonction de son métier et de sa compétence (…) certaines zones sont limitées en interne par l’accès avec un badge »

Comment la sécurité est organisée à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine ?

« Sanofi est responsable des actions à l’intérieur de l’usine, à l’extérieur la sécurité est organisée par l’État, à titre d’exemple, lorsque nous organisons des Plan Particulier d’Intervention (PPI), pour simuler un accident qui aurait des conséquence l’extérieur de l’usine, toute la partie secours interne se fait par l’équipe Sanofi, avec le renfort de pompier extérieur si besoin, la partie extérieure est gérée sous le contrôle de la préfecture. »

Quelle régularité pour les exercices ?

« Nous avons deux types d’exercices, le premier est un plan d’intervention interne, on simule alors un accident à l’intérieur de l’usine et dans ce cas nous sommes autonomes dans notre démarche. Ils sont organisé dans l’ordre de trois à quatre par an. Le deuxième le PPI, a lieu tous les quatre ou cinq ans avec la préfecture et les autorités, avec blocage des routes, faire sonner l Normal 0 21 false false false FR