Alpes de Haute-Provence : une mesure incitative pour annuler le CET sur les Parrines ?

ENVIRONNEMENT / Alors que la préfecture des Alpes de Haute-Provence doit donner son avis courant juillet, un témoignage pourrait faire pencher la balance côté opposants... mieux trier permet d'éviter l'implantation de centre de stockage des déchets

Photo DR Alpes 1 / site des Parrines


Alpes de Haute-Provence –Château Arnoux Saint-Auban pourrait bien avoir trouvé une solution pour éloigner le projet d’un Centre d’Enfouissement Technique, CET, sur le site des Parrines.

 

Retour sur le projet

Ce projet de Centre d’Enfouissement Technique des déchets non dangereux, porté par le Département et le SYDEVOM (Syndicat Mixte Départemental d’Elimination et de Valorisation des Ordures Ménagères) est déclaré d’utilité publique depuis 2008. Il doit s’étendre sur 40 hectares pour enfouir 60.000 tonnes de déchets par an. « S’il le faut, je me coucherai devant les bulldozers », disait à l’époque le maire de la commune, Patrick Martellini. Depuis, aucun engin ne s’est installé sur le site, et un nouvel argument pourrait amener de l’eau au moulin des opposants.  

 

Mieux trier, moins payer

Un plan B reste aujourd’hui possible, la preuve par l’exemple a été servie sur un plateau ce lundi à Château Arnoux Saint Auban, lors d’une conférence tenue par le maire de Manspach, commune du Haut-Rhin. Dany Dietmann, qui s’est retrouvé face au même problème, a réussi à faire plier tout un département. D’un simple stockage dans des trous ou une incinération des déchets qui montrait ses limites, la commune, puis la communauté de communes de 15.000 habitants ont envisagé une méthode incitative, « mieux on trie et moins on paye. A l’époque, nous étions à 350 kg de déchets par personne, aujourd’hui nous en sommes à 76. Le coût a donc diminué et se trouve autour des 60 euros par habitant par an tout compris », précise sur Alpes 1 Dany Dietmann.

 

Tout un département change son fusil d’épaule

Au vu des économies réalisées sur cette communauté de communes et cette commune du Haut-Rhin, d’autres ont décidé de suivre l’exemple. Et c’est tout un département « qui a changé son fusil d’épaule. Plus de décharge, plus de centre ou d’incinérateur, ceux qui existaient vont fermer pour certains, d’autres envisagés ne verront pas le jour », poursuit l’élu.

 

Des économies, voire des rentrées d’argent

A l’argument du « trier pour moins payer » vient souvent la contradiction « cela coûte trop cher à la collectivité ». « Faux », rétorque Dany Dietmann, « la revente des produits triés a fait rentrer dans les budgets entre 430 et 450.000 euros », pointe le maire.

La préfecture des Alpes de Haute-Provence doit rendre son avis au mois de juillet. En mars dernier, 14 maires des communautés de communes de la Moyenne-Durance ainsi que de Lure-Durance-Verdon avaient pris les devants en remettant un courrier au Préfet, afin de demander une estimation des coûts de fonctionnement de ce centre d’enfouissement, les prévisions de tonnage des déchets ou encore le mode de gestion publique ou privée. Alors que le Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence veut stocker les déchets de 163 communes, soit 100.000 habitants, ils craignent un futur champ de montagne d’ordures : plus de 10 mètres de profondeur, 30 mètres de haut et 30 ans d’exploitation.