Alpes de Haute-Provence : le CIDFF, entre accélération et problématiques

SOCIAL / Le Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles agit dans la promotion de l’égalité, de défense des droits des femmes et de lutte contre les violences faites aux femmes.

Alpes de Haute-Provence - Le CIDFF 04, entre changements, problématiques et accélération des actions entreprises. Le Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles agit dans la promotion de l’égalité, de défense des droits des femmes et de lutte contre les violences faites aux femmes. En 2014, le changement a été à l’ordre de l’année, avec l’arrivée d’une nouvelle présidence, Hélène Quily. Année également d’élargissement des partenariats, avec notamment la signature d’une convention avec Pôle Emploi et un protocole relatif au traitement des mains courantes et des procès-verbaux de renseignement judiciaire.


Entre problématiques financières et matérielles

Mais les budgets sont aussi rognés, comme pour toutes les associations, par la baisse des dotations. L’an dernier, le CIDFF enregistrait un budget de 240.000 euros. Une structure qui embauche sept salariés, mais qui manque de visibilité au niveau local. Les financements régionaux manquent donc à l’appel, l’association espère donc aujourd’hui se reposer sur l’union régionale des CIDFF Paca. Face à la problématique financière s’ajoute également la problématique matérielle : les locaux du siège social à Digne les Bains, mis à disposition gracieusement par la ville, ne le seront plus entre juin et septembre prochain. Ils vont être récupérés par le Secours Populaire afin de créer un accueil de jour pour les personnes sans abris. « Si quelques pistes de financement sont évoquées, le budget nécessaire à un éventuel relogement est loin d’être bouclé. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues », explique la présidente Hélène Quily.


Toujours plus de personnes accueillies

L’accueil généraliste est souvent la première porte que l’on pousse au sein du CIDFF. Il permet à toutes personnes, cinq jours dans la semaine, d’accéder à des renseignements, que ce soit en matière d’emploi, de santé, et de rediriger vers des services compétentes… Les situations d’urgence sont également gérées. 2.819 informations ont ainsi été délivrées l’an dernier, 66 % pour des femmes, 13 % à des hommes et 21 % à des partenaires. Quatre personnes sur 10 qui sollicitent ce dispositif vient de Digne les Bains. Une fréquentation en hausse de 2 %.


La violence faite aux femmes reste le cheval de bataille du CIDFF

En 2008, le CIDFF04 est devenu porteur du Dispositif départemental de l’accueil des victimes de violence. En 2014, 4 % de victimes en moins ont été enregistrées. Elles étaient néanmoins 350 à être reçues, dont 328 femmes victimes, sept hommes victimes. Plus de la moitié ont entre 26 et 45 ans, 15 % ont moins de 15 ans. Un chiffre également mis en avant par le CIDFF : la moitié des victimes sont sans emploi, induisant souvent une situation de grande précarité. Il y a les victimes, mais aussi les victimes collatérales, les enfants. 514 ont été exposés à ces situations de violences dans le département.

Depuis fin 2013, un accueil de jour pour les victimes de violences et leurs enfants a été créé. Il permet une prise en charge pour les démarches à engager, suite à un fait de violence, en matière de dépôt de plainte ou encore de logement. L’accompagnement vers l’emploi fait aussi part entière du travail effectué. Ainsi, en 2014, 45 femmes victimes de violences ont été accueillies, quatre enfants ont aussi été pris en charge.


L’accompagnement passe aussi par l’emploi

L’activité de ce service a bondi de 10 % par rapport à 2013, avec une satisfaction : on enregistrait 13 % de sorties directes vers l’emploi en plus. 158 femmes ont ainsi été accompagnées, un public souvent vulnérable : 36 % sont en situation de monoparentalité, autant sont bénéficiaires du RSA. 19 % sont des femmes étrangères, 26 % sont des seniors et 13 % sont victimes de violences. Manosque contient un public plus exposé aux difficultés, avec 40 % de bénéficiaires du RSA, et des sorties vers l’emploi « beaucoup plus faibles, cela s’explique par la plus grande vulnérabilité du public et les nombreux freins rencontrés ».